Le conglomérat industriel helvético-suédois ABB a publié des résultats financiers en forte hausse pour le troisième trimestre, soutenus par une demande robuste en équipements électriques destinés aux centres de données. Le bénéfice net du groupe a atteint 1,2 milliard $ (CHF1,10bn), en progression de 28% sur un an, tandis que le chiffre d’affaires s’est élevé à 9 milliards $ (CHF8,24bn), en hausse de 9%.
Les centres de données, moteur de croissance
La dynamique commerciale du trimestre repose en grande partie sur les commandes liées aux infrastructures numériques. Les équipements pour centres de données ont enregistré une croissance à deux chiffres, contribuant à la progression de 9% des prises de commandes, qui s’élèvent désormais à 9,1 milliards $ (CHF8,32bn). « La demande mondiale pour ces solutions reste soutenue », a déclaré Morten Wierod, directeur général du groupe.
Les résultats ont dépassé les prévisions des analystes qui anticipaient un bénéfice net de 1,16 milliard $, un chiffre d’affaires de 8,9 milliards $ et des commandes équivalentes. ABB attribue cette performance à sa stratégie industrielle, qui repose sur une proximité géographique entre ses unités de production et ses marchés de destination.
Prévisions annuelles et gestion des incertitudes
Pour l’ensemble de l’année, ABB prévoit une croissance moyenne à un chiffre de ses ventes, autour de 5%, et anticipe une marge Ebitda située dans le haut de sa fourchette cible de 16% à 19%. Le groupe précise que les tensions commerciales, notamment les droits de douane imposés par les États-Unis, n’ont pas eu d’effet significatif sur la demande ou la rentabilité jusqu’à présent.
La structure industrielle du groupe, largement orientée vers la production locale, a permis de limiter l’impact de la hausse des coûts logistiques et tarifaires. Cette approche reste un levier stratégique pour atténuer les effets potentiels de futures barrières commerciales.
Recentrage stratégique et rumeurs de rapprochement
ABB a récemment modifié ses projets concernant sa division robotique, qui ne sera pas introduite en Bourse comme prévu, mais vendue à la société japonaise Softbank pour plus de 5,3 milliards $ (CHF4,85bn). Cette décision s’inscrit dans une stratégie de recentrage sur ses activités à forte rentabilité et à croissance soutenue.
Dans le même temps, des informations relayées indiquent qu’ABB a tenté de s’associer à Legrand, son concurrent français dans les équipements électriques. L’opération, axée sur les activités de Legrand dans les centres de données, aurait été bloquée par un double refus : celui de la direction de Legrand et celui des autorités françaises, qui se sont opposées à une acquisition étrangère de ces actifs stratégiques.