C’est la première fois en France que l’énergie du vent au large des côtes, près de Saint-Nazaire, permet de produire de l’électricité. L’équivalent de la consommation annuelle de 700.000 personnes est assuré par 80 éoliennes jaunes et blanches installées à une quinzaine de kilomètres du rivage.
“Il y a 12 câbles qui relient les éoliennes entre elles par grappes de 6 ou 7, qui après arrivent à la sous-station. Là, le courant est transformé pour pouvoir être transporté, envoyé vers la terre”, explique le directeur du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, Olivier de La Laurencie.
Lorsqu’on navigue en direction du parc, les 12 grappes d’éoliennes et les immenses pales de 75 mètres de long s’étirent à l’horizon, avec au centre la sous-station électrique, qui a l’aspect d’un gigantesque cube gris sur pilotis.
Cette sous-station “est un gros transformateur qui va transformer l’électricité qui arrive en 33.000 volts, en 225.000 volts”, poursuit M. de La Laurencie, indiquant que l’électricité est alors “expédiée vers le réseau national où elle sera injectée à cette tension-là”.
Les éoliennes, qui doivent permettre de produire l’équivalent de 20% de la consommation électrique annuelle du département de la Loire-Atlantique, sont “espacées de 1.000 mètres, dans un sens comme dans l’autre”, précise Olivier de La Laurencie.
– “2e potentiel en éolien maritime en Europe” –
Personne n’est stationné en permanence dans ce vaste parc qui s’étend sur 78 km2, mais tout est surveillé à distance depuis une base de maintenance dans le port de La Turballe.
Au coeur de cette base, une salle de coordination maritime avec de multiples écrans montre la position des navires en déplacement au pied des éoliennes.
“C’est un peu la tour de contrôle du site”, résume Fabrice Le Tual, responsable d’exploitation et de maintenance, précisant qu’une centaine de personnes travailleront à la maintenance du parc pendant les 25 ans durant lequel il sera exploité.
Le parc, exploité par EDF, entrera complètement en service d’ici la fin de l’année.
Il a une capacité de 480 mégawatts (MW) et a été inauguré par Emmanuel Macron le 22 septembre.
“En France, on a la chance d’avoir le deuxième potentiel en éolien maritime en Europe, après le Royaume-Uni”, se réjouit Cédric Le Bousse, directeur Energies marines renouvelables France d’EDF Renouvelables.
Après celles de Saint-Nazaire, les éoliennes du parc en mer de Fécamp seront installées “l’été prochain” et celles du parc de Courseulles-sur-Mer (Calvados) “à partir de l’année 2024”, précise M. Le Bousse.
La construction en mer du parc de Saint-Nazaire s’est déroulée en 2021 et 2022, avec d’abord l’installation des fondations et des câbles électriques sous l’eau, puis les éoliennes ont été acheminées sur place, du printemps 2022 jusqu’à l’installation de la dernière le 5 septembre.