Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré dimanche à Budapest le Premier ministre hongrois Viktor Orban, sur fond de discussions autour de la sécurité énergétique et de l’adhésion de la Suède à l’Otan.
Nouveau chapitre dans les relations Hongrie-Turquie : Énergie et partenariat
La Hongrie n’a toujours pas procédé au vote pour approuver l’entrée du pays nordique dans l’Alliance atlantique, s’alignant sur la Turquie qui a longtemps bloqué le dossier avant de lever son veto en juillet.
« Comme en Hongrie, les députés du Parlement turc sont en vacances et nous pourrons revenir à la question lors de la session de l’automne », a déclaré dans une vidéo diffusée sur Facebook le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.
« Nous avons convenu de rester en contact ».
Les deux pays ont également évoqué le renforcement de leur coopération énergétique, alors que la Hongrie reçoit déjà une grande partie de son gaz via le gazoduc TurkStream acheminant le gaz russe à travers la mer Noire. Budapest et Ankara vont par ailleurs approfondir leur « partenariat stratégique », une annonce qui doit être officialisée lors d’une nouvelle visite de Recep Tayyip Erdogan prévue le 18 décembre.
Diplomatie orchestrée par Orban : Rencontres sportives et accords énergétiques
Ce déplacement s’inscrivait dans une série de rencontres diplomatiques organisées par M. Orban à l’occasion des Championnats du monde d’athlétisme qui se sont ouverts samedi et des festivités célébrant la fondation de l’Etat hongrois. Parmi les autres dignitaires reçus dimanche, le dirigeant serbe Aleksandar Vucic, le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, celui du Kirghizstan Sadyr Japarov et celui du Turkménistan, l’un des pays les plus reclus au monde, Serdar Berdymoukhamedov.
M. Szijjarto a salué « la coopération étroite avec l’Asie centrale et les Balkans occidentaux », cruciale pour « surmonter les conséquences des crises » actuelles, en particulier énergétique. La Serbie a ainsi promis de « fournir les capacités de transit nécessaires » si l’Ukraine décidait de ne plus permettre au gaz russe de passer sur son territoire pour être acheminé vers certains pays européens, a-il précisé.
Un accord a aussi été signé avec Bakou, prévoyant le stockage de 50 millions de mètres cube de gaz sur le sol hongrois. La Hongrie, rare pays de l’Union européenne (UE) à avoir maintenu des liens avec le Kremlin depuis le début de la guerre, a mené ces dernières années une politique d’ouverture à l’Est, non seulement vers la Russie, mais aussi l’Asie centrale et la Chine. Viktor Orban, qui défend des valeurs « illibérales », s’est félicité d’accueillir ses « amis politiques » en ce week-end de célébrations, dont sont absents ses partenaires occidentaux qui l’accusent régulièrement de dérive autoritaire.