En Europe, les prix élevés du gaz rendent l’utilisation du charbon plus attractif pour la production d’électricité.
Un contexte géopolitique défavorable.
En Europe, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande de gaz pourrait baisser en 2022 en raison des prix élevés. En 2021, la consommation européenne de gaz a atteint 552 milliards de m3, soit une augmentation d’environ 5.5%. Toutefois, en 2022, elle devrait atteindre 527 milliards de m3 soit une baisse d’environ 4.5%. Cette chute est provoquée, en partie, par la réduction de l’utilisation du gaz pour produire de l’électricité. Cette diminution intervient, également, dans un contexte d’expansion des énergies renouvelables. En Europe et en Asie, les prix du gaz ont atteint des records en 2021. De leurs côtés, les prix américains sont à leurs plus hauts sommets depuis une décennie. Cette situation s’explique par l’offre réduite, couplée aux faibles niveaux de stockage et la concurrence des livraisons en GNL. Si les prix européens du charbon et du carbone ont connu une augmentation, ils restent compétitifs comparé aux prix du gaz. Les prix élevés du gaz sont le résultat des approvisionnements réduits provenant de la Russie. Dans l’hypothèse d’une intervention russe en Ukraine, les flux gaziers pourraient être interrompus renforçant la tendance haussière des prix. Cette situation géopolitique incertaine contribue à encourager les pays à utiliser le charbon si ils en ont la capacité.
Stabilité des prix du gaz.
En 2022, les prix européens du gaz et du GNL asiatique pourraient atteindre respectivement, en moyenne $26/MMBtu et $27/MMBtu. Selon l’AIE, ces deux sommets annuels s’expliquent par les faibles niveaux de stocks et par l’offre réduite. Le gaz néerlandais du hub TTF pour le mois de mars s’élève à environ $30/MMBtu. Le GNL spot en Asie est quant à lui estimé autour de $27/MMBtu en mars. En revanche, aux Etats-Unis, les prix au Henry Hub se situeraient aux alentours des niveaux de l’année 2021. Les prix élevés pourraient persister jusqu’au milieu de l’année avant de chuter si la disponibilité de l’offre s’améliore. Au quatrième trimestre 2021, les exportations russes de gaz en Europe et en Turquie ont augmenté de 4% en glissement annuel. Toutefois, les flux vers l’Union européenne ont baissé de 3%. En Asie la demande de gaz a augmenté de 7% en 2021 mais ralentirait à 5% en 2022. La situation est identique en Chine, la demande s’est élevé de 12% en 2021, mais baisserait de 4 points en 2022. En revanche, en Inde, la demande devrait connaitre une croissance de 8% en 2022 et de 1% aux Etats-Unis.