SPECIES, le projet de France Énergies Marines d’étude de l’impact des câbles électriques sous-marins sur les espèces marines est rendu public. Le rapport de synthèse ne relève aucun impact négatif drastique des câbles sur les écosystèmes, mais des efforts sont encore à faire.
SPECIES étudie l’impact des projets marins sur les espèces marines en France
France Energies Marine ainsi que l’Ifremer ont publié le rapport de synthèse du projet SPECIES. Il s’agit d’une étude documentant les effets potentiels associés aux câbles électriques sous-marins des projets d’énergie marine renouvelable (EMR). Ceux-ci pourraient endommager le benthos, c’est-à-dire l’ensemble des espèces vivant à proximité des fonds marins.
Le projet, réalisé entre 2017 et 2020, porte sur tous les types d’énergie marine : marémotrice, houlomotrice, hydrolienne… Et ce, alors même que les premiers parcs éoliens offshore commerciaux verront bientôt le jour en France. L’étude doit permettre de limiter les impacts sur les organismes benthiques, peu mobiles, étant ainsi les plus exposés a priori.
3 axes de travail
Pour ce faire, SPECIES a effectué ses recherches selon trois axes principaux. D’abord, la mesure in situ des effets physiques générés par les câbles (modification de l’habitat, champs électromagnétiques…). Ensuite, une analyse de l’impact de la présence des câbles sur la faune et la flore vivant sur le fond en zone côtière. Enfin, l’Ifremer a étudié en laboratoire l’effet potentiel des champs électromagnétiques sur le comportement de deux organismes : le homard européen et la coquille Saint-Jacques.
Des résultats encourageants, mais insuffisants
Et au sortir de ces expérimentations, les résultats sont plutôt encourageants, mais appellent d’autres études. L’échauffement généré par les câbles est négligeable, alors que les champs électriques ne sont perceptibles qu’à faible distance. L’intensité des champs magnétiques émis par les différents câbles étudiés est également faible, localisée et donc sans danger.
Ainsi, aucun impact négatif drastique des câbles électriques sous-marins n’a été mis en évidence sur les écosystèmes benthiques. Néanmoins, l’impact du champ électromagnétique, a priori faible pour le benthos en condition expérimentale, doit encore subir une évaluation. Notamment sur les secteurs les plus exposés, avant de ne plus être considéré comme une préoccupation environnementale associée aux projets.
9 partenaires pour accompagner et soutenir le projet SPECIES
Le projet a donc permis de réaliser une étude complète et concrète de l’impact des projets renouvelables sur l’environnement marin. Coordonnée par France Energies Marines et pilotée scientifiquement par l’Ifremer, l’étude a fédéré au total neuf partenaires académiques et privés. Parmi eux, le géant français EDF, sa filiale EDF Renouvelables ou encore Mappem Geophysics et TBM Environnement.
Enfin, malgré de bons résultats, le projet SPECIES doit donc s’approfondir. Le développement de la recherche permettra de mieux appréhender l’arrivée d’une toute nouvelle source d’énergie plus propre et durable.