Les élections européennes face aux défis climatiques et géopolitiques

Les citoyens européens votent en juin dans un contexte de crises multiples, d'inflation élevée et de guerre, mettant en question les politiques climatiques et favorisant un virage à droite.

Partager:

Élections Européennes Défis Climatiques

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Ébranlés par plusieurs crises ces cinq dernières années, les citoyens de l’EU votent lors des élections de juin avec des préoccupations concernant l’inflation élevée, les coûts énergétiques croissants et la guerre à leurs portes. L’action climatique pourrait être plus difficile à vendre, et les sondages indiquent un virage à droite. Une nouvelle Commission européenne doit également tracer un chemin à travers des relations géopolitiques complexes avec la Chine, un acteur clé des chaînes d’approvisionnement en technologies propres de l’EU. Les électeurs se rendent aux urnes du 6 au 9 juin pour élire les membres du Parlement européen de leurs pays et potentiellement un nouveau président de la Commission.

Contexte politique et économique

La Commission actuelle, dirigée par la présidente Ursula von der Leyen, candidate à sa réélection, introduit depuis 2019 une série de lois significatives sur l’énergie et le climat, à commencer par le Pacte vert européen, visant à faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone. Le bloc s’engage à réduire les émissions de 55% d’ici 2030, dans le cadre du plan « Fit for 55 ». Cependant, cette forte emphase sur la neutralité carbone est perturbée par la crise énergétique suivant l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022. À travers son plan REPowerEU, le bloc cesse presque complètement de recevoir du gaz russe par pipeline, le remplaçant par du GNL provenant de partenaires tels que les États-Unis, la Norvège et l’Azerbaïdjan. REPowerEU vise également à accélérer le déploiement des énergies propres et à se concentrer sur des goulots d’étranglement tels que les permis et la bureaucratie.

Changement de narratif

Les coûts énergétiques croissants et la guerre en Ukraine modifient les attitudes des électeurs et l’ambiance à Bruxelles. Parallèlement, les positions sur la politique climatique sont au cœur des campagnes préélectorales. Les blocs politiques favorables à l’action climatique devraient voir leur représentation diminuer après la formation du nouveau parlement, selon les derniers sondages. En particulier, les factions des Verts et de Renew Europe pourraient subir des pertes, tandis que les groupes de droite devraient gagner des sièges.

« Aucun parti, à l’exception des extrémistes, ne voudrait abandonner tout le travail accompli dans le cadre du Pacte vert », déclare Maximo Miccinilli, vice-président senior et chef de l’énergie et du climat chez FleishmanHillard, une entreprise de communication basée à Bruxelles.

Cependant, le narratif change, et les parlementaires encadrent les politiques vertes comme des remèdes aux défis économiques et sécuritaires.

Mise en oeuvre des lois climat

Alors que la Commission von der Leyen met en place une série de lois ambitieuses sur le climat et l’énergie, la Commission qui sera élue en juin doit mettre en œuvre bon nombre de ces lois et superviser leur transposition dans la législation des États membres. Un domaine où cela est particulièrement évident est la décarbonisation du chauffage.

« Il semble que le moment ne soit pas propice à l’introduction de mandats pour les consommateurs, sauf si l’État peut supporter tous les coûts », déclare Coralie Laurencin, directrice senior de l’équipe des politiques énergétiques et climatiques chez S&P Global Commodity Insights.

Des exemples récents incluent un affaiblissement du mandat de chaleur renouvelable de l’Allemagne, la fermeture par la France des discussions sur l’interdiction des chaudières à gaz, et le Royaume-Uni, qui n’est plus membre de l’EU, revenant sur une proposition d’imposer des pompes à chaleur à ceux utilisant du mazout pour le chauffage, ajoute Laurencin.

Focus sur les énergies renouvelables

Dans le cadre de son plan REPowerEU, la Commission s’engage à accélérer les permis pour les énergies renouvelables dans tout le bloc, mais la mise en œuvre traîne dans certains pays.

« Là où un nouveau Parlement européen et une nouvelle Commission pourraient avoir un impact, c’est sur les règlements qui impactent directement les consommateurs : le nouveau marché du carbone pour les bâtiments et les transports, l’interdiction des moteurs à combustion interne pour 2035 et peut-être le chauffage décarboné », déclare Laurencin. « Je ne vois pas une grande majorité revenir sur les objectifs que nous avons décidés. »

La nouvelle Commission doit également proposer un objectif de réduction des émissions pour 2040, ajoute-t-elle. Alors que le nouveau président de la Commission est chargé de définir le programme pour les cinq prochaines années, son contenu doit trouver le soutien du Parlement européen et du Conseil européen.

« Les opinions sont très polarisées », déclare Hartstein lors d’un webinaire organisé le 21 mai par SolarPowerEurope, un groupe commercial.

Pourtant, des parties du secteur des énergies renouvelables se demandent maintenant si un objectif de 42,5% de production d’électricité à partir de renouvelables d’ici 2030 est réalisable.

« L’ambiance est considérablement moins optimiste et ce n’est pas surprenant car l’ambition est élevée et cela prendra du temps à réaliser », ajoute Laurencin.

Relations avec la Chine

La toile de fond géopolitique des chaînes d’approvisionnement en énergie change également. Avec l’Inflation Reduction Act, les États-Unis introduisent une montagne d’incitations pour le développement et la fabrication d’énergies propres que l’UE ne peut égaler. Parallèlement, une interdiction commerciale des panneaux solaires chinois par les États-Unis amplifie une surabondance d’équipements en Europe, au grand dam des fabricants locaux qui ferment en grand nombre. Un autre test de ceci sera la hausse tarifaire américaine sur les véhicules électriques chinois et d’autres technologies propres, récemment introduite par l’administration Biden.

« L’Europe n’est pas riche en énergie comme les États-Unis et ne peut pas se permettre de domicilier toute la fabrication », déclare Laurencin.

Ajoutant que le Net-Zero Industry Act, qui se concentre sur la diversification de la base de fournisseurs plutôt que de plaider pour une interdiction commerciale, est motivé par la compréhension que l’Europe doit dépendre des importations. En réalité, les tarifs « prohibitifs » des États-Unis mettront l’UE sous pression pour appliquer les siens, écrit le think tank basé à Bruxelles Bruegel dans un document du 16 mai.

Réactions et perspectives

Le secteur éolien est également aux prises avec la Chine. La chaîne d’approvisionnement de l’Europe lutte pour produire la production manufacturière nécessaire pour atteindre les objectifs d’installation de 2030, selon Zipf. Parallèlement, WindEurope fait pression contre les fabricants de turbines chinois qui importent des équipements dans le bloc, et aussi contre de tels acteurs qui installent des sites en Europe.

« L’acceptation n’est plus le même problème qu’auparavant. Tant en termes de sécurité que d’abordabilité, nous sommes bien positionnés », déclare Christoph Zipf, porte-parole de WindEurope, dans une interview sur l’approche du groupe à l’égard des élections de l’UE.

Les élections européennes de juin se déroulent dans un contexte de crises économiques et géopolitiques majeures. Les politiques climatiques, bien que centrales, sont remises en question par les préoccupations économiques et sécuritaires. La nouvelle Commission doit naviguer dans un paysage complexe pour maintenir les engagements climatiques tout en répondant aux défis immédiats posés par l’inflation, les coûts énergétiques et les tensions géopolitiques.

Le Guyana veut durcir le cadre contractuel pour l’exploitation pétrolière

Réélu à la tête de l’État, le président Irfaan Ali annonce des accords de production plus contraignants pour les compagnies pétrolières, avec l’objectif d’augmenter les retombées économiques nationales.

Coal India engage 5 GW de projets solaires et éoliens à l’échelle nationale

Coal India lance des appels d’offres pour développer 5 GW de capacités renouvelables, répartis entre le solaire et l’éolien, dans le cadre de sa stratégie énergétique à long terme.

Les services publics américains projettent 147 GW de nouvelles charges électriques

Les services publics aux États-Unis anticipent une hausse rapide des charges à forte intensité, visant 147 GW de nouvelles capacités d'ici 2035, avec un déplacement stratégique vers les marchés déréglementés.
en_11405092953540

France: RTE ouvre le débat public sur 100 milliards d’euros pour le réseau électrique

La France engage une concertation nationale autour du plan de RTE visant 100 milliards d’euros d’investissements d’ici 2040 pour moderniser le réseau de transport d’électricité haute tension.

La Californie accélère les permis pour capter les crédits fiscaux fédéraux

Le gouverneur Gavin Newsom ordonne une mobilisation des agences californiennes pour sécuriser les crédits de l’Inflation Reduction Act avant leur expiration, en ciblant les projets énergétiques prêts à entrer en construction.

L’industrie allemande alerte sur un fardeau énergétique de €5.4tn d’ici 2049

La transition énergétique allemande pourrait coûter jusqu’à €5.4tn ($6.3tn) d’ici 2049, selon la principale organisation industrielle, qui pointe un risque pour la compétitivité nationale.
en_114030939540

Les coupures d’électricité plongent les commerces iraniens dans une crise opérationnelle durable

Face aux délestages imposés par les autorités, les petites entreprises en Iran enregistrent des pertes croissantes, sur fond de sécheresse, de pénurie de carburant et de pression sur le réseau électrique national.

T Plus maintiendra sa production électrique à 57,6 TWh en 2025

Le groupe russe T Plus prévoit de stabiliser sa production d’électricité à 57,6 TWh en 2025, malgré un recul observé au premier semestre, selon les déclarations de son directeur général Pavel Snikkars.

La régulation française de l’énergie corrige dix affirmations publiques sur les coûts et la production

En France, la Commission de régulation de l’énergie publie une mise au point sur dix affirmations relayées durant l’été, rectifiant plusieurs données concernant les tarifs, la production et les investissements dans le secteur électrique.
en_11402092028540

Des dizaines de scientifiques dénoncent un rapport climatique jugé biaisé par le département américain de l’énergie

Un collectif de 85 chercheurs conteste la validité scientifique du rapport climatique publié par le département de l’Énergie des États-Unis, en soulignant des méthodes jugées partiales et l’absence de relecture indépendante.

Cinq nouveaux projets obtiennent le statut CB RES et rejoignent la liste de la Commission

Cinq projets d’infrastructure énergétique viennent d’être intégrés à la liste des projets renouvelables transfrontaliers, les rendant éligibles à un soutien financier dans le cadre du programme CEF Energy.

La Tanzanie mise sur le gaz naturel comprimé pour réduire ses importations pétrolières

Le gouvernement tanzanien lance une concertation nationale pour accélérer le déploiement du gaz naturel comprimé, mobilisant financements publics et privés afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique et diminuer les coûts du carburant.
en_11401092032540

Le Koweït lance les appels d’offres pour un projet énergétique et hydraulique de 1,8GW

Le gouvernement koweïtien a invité trois consortiums internationaux à soumettre leurs offres pour la première phase du projet Al Khairan, combinant production d’électricité et dessalement.

La NNPC Ltd maintient la raffinerie de Port Harcourt et mise sur sa réhabilitation

La compagnie pétrolière publique nigériane abandonne le projet de cession de la raffinerie de Port Harcourt et confirme sa volonté de poursuivre un programme de maintenance malgré des coûts d’exploitation élevés.

Crise politique en France : la feuille de route énergétique menacée d’un nouveau report

La publication du décret de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, attendue depuis deux ans, est compromise par les tensions politiques internes, mettant en péril les investissements stratégiques dans le nucléaire et les renouvelables.
en_1140310833540

L’EIA reporte plusieurs rapports clés après une réduction de 30 % de ses effectifs

L’Agence américaine d’information sur l’énergie reprogramme ou abandonne plusieurs publications, affectant la disponibilité de données critiques pour les marchés pétrolier, gazier et des énergies renouvelables.

Le Brésil démantèle un réseau criminel de 52 milliards BRL dans les carburants

Les autorités brésiliennes ont lancé une vaste opération ciblant un système de blanchiment lié au secteur des carburants, impliquant des fonds d’investissement, des fintechs et plus de 1 000 stations-services à travers le pays.

Le gaz naturel et le solaire bénéficient d’un large soutien aux États-Unis

Une étude nationale du cabinet Davies Group révèle que les Américains soutiennent massivement le développement simultané des énergies renouvelables et fossiles, avec un appui marqué pour le gaz naturel et l’énergie solaire.
en_11402808273540

Séoul impose une réduction de 25 % des capacités pétrochimiques pour stabiliser le secteur

Le gouvernement sud-coréen contraint dix groupes pétrochimiques à réduire jusqu’à 3,7 millions de tonnes de vapocraquage par an, assortissant ses aides financières et fiscales à des restructurations rapides et documentées.

Washington prolonge les ordres d’urgence pour renforcer le réseau électrique portoricain

Le Département de l’Énergie des États-Unis a prolongé jusqu’en novembre les mesures d’urgence permettant d’assurer la stabilité du réseau électrique de Porto Rico face aux risques de surcharge et de pannes récurrentes.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.