Loi américaine sur l’uranium russe: vers une autonomie énergétique nucléaire

Le président Biden a signé la loi HR 1042 interdisant les importations d'uranium russe jusqu'en 2040, marquant un tournant pour la sécurité énergétique nationale.

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Le 13 mai a marqué un tournant crucial pour la politique énergétique des États-Unis avec la signature de la loi HR 1042, officiellement intitulée « Prohibiting Russian Uranium Imports Act » par le président américain Joe Biden. Cette législation, qui a reçu un soutien unanime du Sénat américain deux semaines auparavant, pose un jalon important dans la redéfinition des sources d’approvisionnement en uranium pour les États-Unis, en interdisant l’importation d’uranium faiblement enrichi (LEU) produit par la Russie jusqu’à la fin de 2040. Elle vise également l’interdiction d’importer de LEU non irradié qui a été échangé contre de l’uranium interdit produit par la Russie jusqu’à la fin de 2040.

Détails et portée de la loi

La loi interdit non seulement les importations directes d’uranium russe mais aussi celles qui ont été échangées contre de l’uranium qui est sous embargo. Les restrictions entreront en vigueur 90 jours après la promulgation de la loi, avec la possibilité d’accorder des dérogations pour importer de petites quantités de LEU sous certaines conditions, jusqu’au 1er janvier 2028. Cette mesure est conçue pour réduire progressivement et finalement éliminer la dépendance des États-Unis envers l’uranium russe, qui représente actuellement plus de 20% des importations d’uranium enrichi du pays, selon un rapport de décembre 2023 de la Chambre des représentants des États-Unis.

Implications économiques et sécuritaires

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a expliqué que cette nouvelle loi vise à renforcer la sécurité énergétique et économique nationale en minimisant la dépendance à l’uranium russe pour le secteur de l’énergie nucléaire civile.

« Aujourd’hui, le président Biden a signé une série d’actions historiques qui renforceront la sécurité énergétique et économique de notre nation en réduisant – et en éliminant finalement – notre dépendance vis-à-vis de la Russie pour le pouvoir nucléaire civil. »

Il a également souligné que cette loi réaffirme le leadership américain dans le secteur nucléaire et sécurise le secteur énergétique pour les générations à venir. En outre, cette législation s’appuie sur un financement fédéral sans précédent de 2,72 milliards de dollars récemment alloué par le Congrès à la demande du président pour stimuler la nouvelle capacité d’enrichissement aux États-Unis.

« Cette nouvelle loi rétablit le leadership de l’Amérique dans le secteur nucléaire. Elle aidera à sécuriser notre secteur énergétique pour les générations à venir. Et – en s’appuyant sur les 2,72 milliards de dollars de financement fédéral sans précédent que le Congrès a récemment attribués à la demande du président – elle lancera une nouvelle capacité d’enrichissement aux États-Unis et enverra un message clair à l’industrie que nous sommes engagés dans la croissance à long terme de notre secteur nucléaire. »

Réponse internationale et expansion de la capacité

La loi intervient également dans un contexte de coopération internationale renforcée, comme en témoigne l’annonce de l’année dernière par les États-Unis, le Canada, la France, le Japon et le Royaume-Uni d’un plan d’investissement collectif de 4,2 milliards de dollars pour augmenter leur capacité d’enrichissement et de conversion. Cette initiative multilatérale vise à réduire la dépendance vis-à-vis des sources non alliées. Elle vise aussi à stimuler la croissance dans le secteur nucléaire.
Le HR 1042 vise à compléter l’Acte de Sécurité du Combustible Nucléaire. Il s’agit d’une loi intégrée à la Loi d’Autorisation de la Défense Nationale pour l’année fiscale 2024. Promulguée en mars, elle a pour but de redynamiser l’industrie américaine du combustible nucléaire. Dans son rapport daté de décembre 2023, la Chambre des représentants des États-Unis révèle que plus de 20 % de l’uranium enrichi importé par les États-Unis provient de Rosatom, la compagnie nucléaire d’État russe, et de sa filiale Tenex.

Réactions et perspectives futures

En réponse à la mesure, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a critiqué l’interdiction, la qualifiant de « concurrence déloyale ». Il affirme également que cela ne serait pas critique pour l’industrie nucléaire russe. Celle-ci étant reconnue comme l’une des plus avancées au monde.

« Notre industrie nucléaire est l’une des plus avancées du monde. Nous continuerons à développer cette industrie. »

Pendant ce temps, aux États-Unis, l’industrie de l’uranium montre des signes de revitalisation, comme le démontre la reprise des opérations à l’installation de Rosita au Texas après avoir produit de l’uranium pour la dernière fois en 2008. Par ailleurs, EnCore Energy Corp a annoncé la première livraison d’uranium de l’installation, dont la capacité annuelle est de 800 000 livres d’U3O8, en mars. De plus les plans annoncés par Anfield Energy Inc pour redémarrer le moulin de Shootaring Canyon en Utah d’ici 2026.
La signature de la loi HR 1042 par le président Biden représente non seulement un pas crucial vers l’autonomie énergétique des États-Unis, mais aussi une manœuvre stratégique contre l’influence russe. Elle fortifie également l’avenir du secteur nucléaire américain. Grâce à des investissements soutenus et un appui législatif, les États-Unis visent une croissance durable et un renouveau de leur leadership dans l’industrie nucléaire mondiale.

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