Les Émirats arabes unis, parmi les premiers exportateurs de brut au monde, ont appelé lundi à poursuivre les investissements dans le pétrole et le gaz, deux jours après un accord conclu sur le fil à Glasgow lors de la COP26.
Les Émirats qualifient la COP26 de succès
Après deux semaines d’âpres négociations, quelque 200 pays ont adopté samedi en Écosse un compromis pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète.
Mais si les mots « charbon » et « combustibles fossiles » ont été nommés pour la première fois au plus haut niveau, l’accord négocié jusqu’à la dernière minute est moins contraignant qu’espéré et ne mènera pas à un réchauffement limité à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris de 2015.
Qualifiant malgré tout la COP26 de « succès », Sultan al-Jaber, ministre émirati de l’Industrie et des Technologies avancées, a affirmé lundi que le monde était « toujours fortement dépendant du pétrole et du gaz ».
$600 milliards par an dans les fossiles jusqu’en 2030
« L’industrie pétrolière et gazière devra investir plus de 600 milliards de dollars (…) chaque année jusqu’en 2030, ne serait-ce que pour répondre à la demande prévue », a-t-il déclaré à Abou Dhabi. « Alors que les économies rebondissent après la pandémie de Covid-19 au rythme le plus rapide depuis 50 ans, la demande a dépassé l’offre », a ajouté le responsable.
« L’avenir arrive, mais il n’est pas encore là », a déclaré M. Jaber alors que son pays doit accueillir dans deux ans la COP28.
Les Émirats arabes unis, tout comme le voisin saoudien –premier exportateur de brut au monde– ont annoncé ces dernières semaines des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 ou 2060, sans toutefois envisager de réduire leur production de pétrole.
Ne pas précipiter la transition
Les deux pays défendent leur intention de continuer à investir dans les énergies fossiles, appelant à ne pas précipiter la transition vers les énergies propres.
Les experts du climat estiment que la production mondiale d’énergies fossiles doit baisser rapidement et fortement pour pour pouvoir lutter contre le réchauffement climatique.