Gaz de houille: Un projet d’exploitation controversé en Lorraine

Partagez:

Les recherches de gaz de houille en Lorraine par le groupe La française de l’Énergie, anciennement European Gas Limited, ont débuté il y a maintenant 15 ans dans le bassin houiller mosellan. Un dossier controversé dans un pays qui tente d’accélérer sa transition énergétique.

 

La Lorraine retourne vers le charbon à travers le gaz de houille

Dès le XIXᵉ siècle, les entreprises minières s’attaquent à l’exploitation des mines de charbon des Houillères en Lorraine. Cette industrie a engendré de nombreux dégâts dans la région et marqué profondément la population. Des affaissements de terrain, des inondations et des remontées de nappes phréatiques sont encore des conséquences de plusieurs décennies d’exploitation, malgré la fermeture du site en 2004.

La ville de Rosbrück, par exemple, est descendue de quinze mètres au fil du temps, selon France 3. Le collectif de défense des bassins miniers lorrains cherche à faire reconnaître la responsabilité des exploitants miniers et de l’État pour ces différents dégâts.

La dernière mine de charbon fermée par l’Etat français, dans le cadre de sa politique en faveur de la lutte contre le changement climatique, a cependant réouvert ses portes en 2006. L’European Gas limited, une entreprise qui exploite du gaz, avait obtenu un « Permis de Bleue Lorraine » pour mener des recherches  à travers des exploitations dans le sous-sol charbonnier. Le but était d’estimer la rentabilité d’une possible exploitation du gaz de houille, nommé grisou par les mineurs.

Des réserves de gaz importantes dans le bassin minier Lorrain

Grâce à ses recherches, La Française de l’Énergie a évalué les réserves de Gaz de houille à  2,14 milliard de mètres cubes. Ces découvertes ont été tirées du forage de puits miniers à Diebling, Folschviller, Tritteling et Lachambre ainsi qu’aux informations fournis par Charbonnages de France. Le Républicain Lorrain affirme d’ailleurs que l’entreprise a déjà investi entre  » 45 et 50 millions d’euros » dans ce projet et souhaite désormais protéger ses investissements.

Face à ces résultats encourageant, la société a déposé en novembre 2018 une demande de concession de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux, sous le nom de « concession Lorraine Bleue », jusqu’en 2040. Cette demande d’exploitation couvrira 191 kilomètre carré sous 40 communes en Lorraine. L’État français a actuellement 36 mois pour valider ou rejeter ce projet, selon le Républicain Lorrain.

 

 /></p><p> </p><h2>Les spécificités du Gaz de houille</h2><p>L’entreprise La Française de l’Énergie recherche dans ces sites du gaz de couche de charbon. Selon Actu environnement, celui-ci est différent du gaz de mine de part son mode d’extraction, même si ce sont deux gaz de charbon. En effet, ce dernier s’accumule  dans les galeries de mines de charbon abandonnées et est simplement pompé. L’entreprise exploite déjà ce type de gaz dans l’ancien bassin minier du Nord à travers sa filiale Gazonor.</p><p>Le gaz de couche de charbon, lui, est coincé dans des veines de charbon inexploitées. Ces veines, qui font entre six et dix mètres d’épaisseur, doivent donc être forées à plus de 1.000 mètres de profondeur pour récupérer ce gaz dans les couches de charbon.</p><h4>Une méthode d’extraction originale</h4><p>Le principal mode d’extraction du gaz de schiste et du gaz de couche de charbon est l’utilisation de la technique de fracturation hydraulique. Ce procédé cause, cependant, des dégâts environnementaux conséquents, car consiste en l’injection à forte pression un mélange d’eau et de produits chimique dans les veines de charbon pour libérer le gaz.</p><p>Pour éviter la pollution des nappes phréatiques de la Lorraine et l’effondrement des sols, la société utilise une autre méthode, selon France 3. Les ouvriers forent verticalement jusqu’à la veine de charbon puis à l’horizontal sur plusieurs centaines de mètres dans la veine grâce à des drains latéraux de 20 centimètres de diamètre.</p><p>L’eau présente dans la couche de charbon est alors pompée pour créer une dépression. Le gaz libéré est alors absorbé par les drains et remonte dans le puits vertical de captage. Selon Antoine Forcinal, Directeur général délégué de La Française de l’Énergie, les veines de charbon de ce bassin minier sont naturellement fracturées, ce qui facilite l’extraction.</p><p> </p><p><img decoding=

 

L’opposition des associations environnementales

Plusieurs associations, dont celle pour la protection de l’Environnement Local de Moselle, ont dénoncé l’impact écologique d’un tel projet. Marieke Stein, secrétaire de l’association APEL57, souligne le caractère illogique de cette entreprise qui va déterrer des énergies fossiles dans le bassin minier Lorrain alors qu’il pompe 600.000 tonnes de gaz à effet de serre dans les mines des Haut de France.

« On va chercher une des pires énergies fossiles, celle qui est naturellement séquestrée dans les veines de charbon non-exploitées, à rebours de l’accord de Paris. »

Pour l’APEL57, si l’État suit cette logique, il lui sera impossible de respecter ses objectifs de neutralité carbone.  Les énergies renouvelables ne peuvent pas être remplacées par le gaz pour entamer cette transition énergétique selon cette association.

De plus, l’association a peur des impacts sur les nappes phréatiques et les risques d’échappement de gaz. Le bétonnage des terres agricoles pour permettre le déploiement des plateformes de forage est aussi un risque pointé par cette association. Des nuisances sonores, dues aux foreuses et à la circulation des camions sont aussi à prévoir.

Le collectif de défense des bassins minier lorrain mise sur la refonte du code minier de 1810 pour permettre une meilleure gestion de ce dossier.

Loris Ravasio du collectif des bassins miniers a déclaré pour France 3 :

« Nous refusons tout nouveau projet d’exploitation tant que le code minier ne sera pas soumis à la charte de l’environnement. »

Des élus lorrains encore réservés

Même si les élus n’ont aucune opposition de principe à ce projet, ils reprochent le manque d’informations communiquées et le peu de temps accordé pour étudier le dossier. Le député de Moselle, Christophe Arend, doute d’ailleurs de la conformité à la loi de la méthode employée par le concessionnaire. Ces derniers enjoignent l’État à prendre des garanties avant de délivrer un permis d’exploitation à La Française de l’Énergie.

D’autres élus, comme le conseil municipal de Zimming, ont déposé des motions de censure contre ce projet.

On assiste donc à un regain d’intérêt pour les gaz de charbon de la part de La Française de l’Énergie. Grâce à ces projets en Lorraine et dans les Hauts de France, l’entreprise espère d’ailleurs fournir 5% du gaz de ville consommé par les Français en 2025. L’attribution d’un permis de concession dans le bassin de houiller est donc important pour le futur de l’entreprise même si la route est encore longue.

Un rapport identifie 130 projets de centrales à gaz au Texas pouvant porter les émissions à 115 millions de tonnes par an, malgré des perspectives réduites de concrétisation à court terme selon les analystes.
Le géant japonais JERA augmentera significativement sa dépendance au gaz naturel liquéfié américain grâce à de nouveaux contrats majeurs, atteignant 30 % de ses approvisionnements d'ici environ dix ans.

Les exportations américaines de GNL font grimper les prix du gaz naturel

La croissance soutenue des exportations américaines de gaz naturel liquéfié entraîne une hausse marquée des prix prévus pour 2025 et 2026, alors que l'offre peine à suivre une demande en constante augmentation, selon les projections récentes.
Shell augmente ses capacités mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL), ciblant principalement les marchés d'Asie et d'Amérique du Nord, pour répondre à une demande croissante anticipée d'ici la fin de la décennie.
Les températures estivales supérieures aux normales saisonnières en Asie stimulent fortement la demande de gaz naturel liquéfié américain, compensant ainsi un possible ralentissement européen et ouvrant de nouvelles opportunités commerciales pour les exportateurs américains.

Duke Energy investit dans une centrale au gaz de 1 400 MW en Caroline du Sud

Duke Energy prévoit un investissement stratégique dans une centrale au gaz naturel à Anderson, marquant sa première demande de nouvelle production électrique en Caroline du Sud depuis plus de dix ans.
Adnoc Gas engage 5 milliards $ dans la première phase du projet Rich Gas Development afin d’augmenter sa rentabilité et sa capacité de traitement dans quatre sites stratégiques aux Émirats arabes unis.
La Commission européenne veut empêcher tout retour du gaz russe via Nord Stream et Nord Stream 2 avec une interdiction totale des transactions, dans le cadre de son 18e paquet de sanctions contre Moscou.

L’Argentine accélère sur le schiste pendant que le Mexique évalue son potentiel gazier

L’Argentine renforce ses capacités autour de Vaca Muerta, tandis que le Mexique explore les perspectives d’exploitation de ses ressources non conventionnelles pour atteindre ses objectifs énergétiques à l’horizon 2030.
Le groupe Petredec démarre un projet de terminal gazier à Chongoleani en Tanzanie, avec une mise en service prévue d’ici 2027, afin de consolider l’importation et la logistique du GPL dans la région est-africaine.
Le marché des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait croître de 67% d’ici 2030, porté par la demande énergétique mondiale, les capacités de liquéfaction et les politiques de diversification des approvisionnements.

Subsea7 décroche un contrat sous-marin avec Shell à Trinité-et-Tobago

Subsea7 a obtenu un contrat d'installation sous-marine attribué par Shell pour le projet gazier Aphrodite situé au large de Trinité-et-Tobago, avec des opérations prévues pour 2027.
Les producteurs chinois d’éthylène parient sur un afflux d’éthane américain en juin, alors que Pékin maintient l’exemption tarifaire et que les discussions bilatérales reprennent.
Avec des volumes échangés cinq fois supérieurs aux autres marchés européens réunis, le hub gazier TTF des Pays-Bas s'affirme en 2024 comme référence mondiale, attirant traders, investisseurs et spéculateurs bien au-delà de l'Europe.

Bratislava presse Bruxelles de plafonner les coûts de transit du gaz

La Slovaquie demande à la Commission européenne de réguler les tarifs de transit du gaz, alors que l’UE avance vers une interdiction des importations russes d’ici 2027.
Les stocks souterrains européens atteignent seulement la moitié de leur capacité, creusant l’écart avec les objectifs hivernaux fixés par l’Union européenne, dans un contexte de concurrence internationale accrue pour les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL).
Le groupe norvégien Equinor a scellé un accord de fourniture de gaz avec Centrica, couvrant près de 10% des besoins annuels du Royaume-Uni sur dix ans.

MCF Energy annonce l’avancement des travaux du puits Kinsau-1A en Allemagne

MCF Energy Ltd. a fourni une mise à jour opérationnelle sur le puits Kinsau-1A à Lech, en Allemagne, indiquant des progrès significatifs dans la préparation des travaux de forage pour le troisième trimestre 2025.
Basin Electric Power Cooperative a signé un contrat de fourniture d’électricité sur 15 ans avec Panamint Capital pour l'intégralité de la production de la centrale de Cottage Grove à partir de décembre 2027.
New Zealand Energy Corp. (NZEC) a dévoilé ses résultats financiers pour le premier trimestre 2025, marqués par une perte nette de 994 550 USD, tout en mettant l'accent sur ses projets de production et de stockage de gaz.