Où en est la transition énergétique des majors pétro-gazières?

Les compagnies pétro-gazières investissent dans les énergies vertes tout en maintenant les énergies fossiles. Malgré des objectifs de réduction des émissions, les investissements dans les énergies renouvelables restent faibles par rapport aux dépenses consacrées aux combustibles fossiles.

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Sous pression croissante, la plupart des compagnies pétro-gazières du monde occidental investissent dans les énergies vertes mais sans abandonner les énergies fossiles, arguant qu’il faut répondre à la demande de pétrole et de gaz, au risque de rater l’objectif de la neutralité carbone en 2050.

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Depuis 2021, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) presse le monde d’arrêter tout nouveau projet d’exploration pétrolière pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. Mais de nouveaux champs pétroliers continuent d’ouvrir.

Pas assez de renouvelables

L’industrie pétro-gazière, surtout européenne, s’est certes fixé des objectifs pour faire sa mue et réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais les investissements du secteur en faveur des énergies renouvelables ont représenté en 2022 moins de 5% de ses dépenses consacrées à l’exploration et à l’extraction fossile, selon l’AIE, qui note que ce n’était qu’1% en 2020. Les entreprises européennes font mieux mais même chez elles, les investissements « sont minuscules comparé à leurs dépenses pour l’expansion du pétrole et du gaz », déplore David Tong, porte-parole de Oil Change international.

La marge de progression est énorme. Outre les renouvelables, les entreprises pourraient orienter « plus de dépenses » dans des technologies telles que la captation et le stockage du carbone, le biogaz, l’hydrogène et les carburants à faibles émissions « qui semblent bien correspondre à leur expertise », estime Christophe McGlade, chef de l’unité d’approvisionnement en énergie de l’AIE. « Cela pourrait vraiment faire bouger les choses », ajoute l’expert.

Du pétrole au gaz

L’essentiel des efforts des majors portent sur leurs émissions directes et celles liées à l’énergie qu’elles consomment elles-mêmes, qui au total représente 15% ou moins de leur empreinte carbone (périmètres de « scopes 1 et 2 » dans le jargon). Elles y arrivent par exemple en luttant contre les fuites de méthane (le gaz naturel) ou en arrêtant le torchage du gaz.

BP a ainsi diminué ces émissions de 41% en 2022 par rapport à 2019 et a annoncé l’objectif de -50% en 2030, contre 30-35% prévu en 2020. Même les compagnies américaines, longtemps rétives, s’y mettent, mais plus timidement. ExxonMobil compte ainsi réduire d’environ 20% les émissions « à l’échelle de l’entreprise » à l’horizon 2030 par rapport à 2016. Mais l’essentiel est ailleurs: les émissions indirectes liées à la combustion du pétrole dans les voitures ou du gaz fossile dans le chauffage (« scope 3 »), qui représentent 85% ou plus de leur empreinte carbone. Leur baisse implique mécaniquement de se passer de plus en plus du pétrole (et à terme, de gaz).

Or, BP a annoncé cette année qu’il allait augmenter ses investissements dans les énergies bas-carbone mais autant dans le pétrole et le gaz, ralentissant le rythme de sa transition énergétique. Un tollé environnemental. Au lieu de réduire ses émissions indirectes liées à sa production de 35-40% de 2019 à 2030, BP table désormais sur 20-30%. Chez TotalEnergies, on prévoit un maintien d’ici 2030 des émissions indirectes au niveau actuel, soit en dessous de 400 millions de tonnes par an, à peine moins que les 389 millions déclarées en 2022.

Si le groupe prévoit que le pétrole ne représentera plus qu’environ 30% du total de ses ventes dans la décennie (contre 55% en 2019), il va en revanche augmenter considérablement ses ventes de gaz (50% de ses ventes d’ici 2030). De fait, « le secteur en 2030 sera plus dominé par le gaz que le pétrole », estime Moez Ajmi, expert en énergie chez EY.

Pour Christophe McGlade à l’AIE, une chose est sûre: « si les entreprises misent sur une augmentation continue de la demande de pétrole et de gaz, elles supposent implicitement que nous n’atteindrons pas nos objectifs de net zéro en 2050 ».

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