Le ministre indonésien de l’Énergie et des Ressources minérales, Bahlil Lahadalia, a annoncé que le gouvernement allait réduire les quotas de production minière afin de maintenir des niveaux de prix jugés viables pour les principales matières premières du pays, telles que le charbon et le nickel. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large visant à maximiser les revenus fiscaux et à garantir une rentabilité durable pour les entreprises du secteur.
Des mesures intégrées au plan annuel de production
Le ministre a précisé que cette réduction de la production interviendrait dans le cadre du Rencana Kerja dan Anggaran Biaya (RKAB), un document obligatoire que chaque société minière soumet au gouvernement pour approbation annuelle. Selon lui, ces ajustements permettront à l’État d’encaisser davantage de redevances et d’impôts, tout en laissant les entreprises profiter de marges plus importantes lorsque les cours mondiaux sont élevés.
Bahlil Lahadalia a évoqué une baisse actuelle des prix du charbon, sans pour autant fournir de détails chiffrés sur l’ampleur des réductions prévues pour cette ressource ni pour d’autres, telles que le nickel. Cependant, des effets immédiats ont été observés sur les marchés, avec une hausse de plus de 3 % des prix du nickel à la Bourse de Shanghai, portée par les rumeurs de baisse de l’offre en provenance d’Indonésie.
Un acteur majeur sur les marchés mondiaux
L’Indonésie occupe une position stratégique dans l’approvisionnement mondial de plusieurs matières premières. Elle est le premier exportateur de charbon thermique et de produits dérivés du nickel, ressources essentielles pour de nombreux secteurs industriels à l’échelle internationale. La réduction de l’offre nationale pourrait ainsi influer sur les équilibres du marché mondial, notamment en Asie et en Europe.
Les autorités indonésiennes justifient également cette décision par le besoin de mieux encadrer l’impact environnemental des activités extractives. Bien que cette justification ait été mentionnée, elle reste secondaire par rapport aux objectifs économiques liés à la fiscalité et aux recettes de l’État.
Des recettes publiques en ligne de mire
La politique de réduction des quotas, axée sur une régulation plus fine de l’offre, pourrait servir de levier pour accroître les recettes publiques sans introduire de nouvelles taxes. Elle illustre une approche centrée sur la valorisation des ressources existantes, tout en gardant un contrôle sur les fluctuations du marché local.
« Lorsque les prix sont bons, les entreprises réalisent de meilleurs profits et l’État perçoit davantage de taxes et de redevances. C’est cela que nous visons actuellement », a déclaré le ministre lors d’une intervention télévisée.