Le Liban projette d’acquérir du gaz naturel auprès de l’Égypte afin de limiter son recours au fioul, dans un contexte de production électrique insuffisante. Le protocole d’accord a été signé entre le ministre libanais de l’Énergie, Joe Saddi, et le ministre égyptien du Pétrole, Karim Badawi. Les autorités libanaises confirment que cette approche s’inscrit dans une stratégie de transition progressive vers le gaz naturel pour sécuriser l’approvisionnement des centrales électriques. Les discussions incluent plusieurs options d’acheminement, terrestres ou maritimes, sans calendrier final confirmé. Les infrastructures du réseau nécessitent une remise à niveau avant toute livraison opérationnelle.
Réhabilitation des gazoducs et financement du chantier
L’état actuel du réseau impose une réhabilitation des pipelines avant toute exploitation commerciale. Les autorités libanaises prévoient de solliciter des bailleurs internationaux pour participer au financement de la remise en état de la section située sur leur territoire. Le chantier pourrait nécessiter une période estimée entre trois et quatre mois selon les projections initiales. Le gouvernement libanais étudie plusieurs mécanismes de soutien financier, sans préciser les modalités qui seraient privilégiées. La recherche de partenariats vise à garantir une mise en conformité technique des installations avant les premières livraisons. Le projet demeure conditionné à l’obtention d’un appui extérieur suffisant.
Implication égyptienne et contexte régional
L’Égypte présente cette coopération comme un appui à la sécurité énergétique régionale, en s’appuyant sur ses capacités d’exportation de gaz naturel. Le Liban avait déjà signé un accord en 2022 incluant un transit via la Jordanie et la Syrie, mais les difficultés de financement et les sanctions internationales avaient suspendu son application. La levée récente de restrictions américaines visant la Syrie permet désormais d’avancer sur les échanges prévus, sous réserve de faisabilité technique et financière. Un accord de 250 millions de dollars conclu avec la Banque mondiale est destiné à moderniser une partie du secteur électrique libanais. La progression du protocole dépendra de l’alignement des financements, de l’état des infrastructures et des autorisations nécessaires.
Le Liban pourrait envisager une réduction progressive de sa dépendance au fioul si l’approvisionnement en gaz naturel devient opérationnel. L’évolution du projet conditionnera la capacité du pays à stabiliser sa production électrique et à limiter les interruptions actuelles. Les choix de financement, les délais techniques et les décisions politiques influeront sur la rentabilité et la portée de l’accord dans les prochains mois.