L’Organisation d’État pour la commercialisation du pétrole (SOMO), qui supervise les exportations de brut pour le compte du gouvernement fédéral irakien, a déclaré que les compagnies internationales actives dans la région du Kurdistan restent contractuellement tenues de lui remettre leur production de pétrole. Cette précision intervient après que la société norvégienne DNO ASA a réitéré son intention de ne pas participer à l’accord signé en septembre avec les autorités fédérales et kurdes.
DNO continue de vendre directement au Kurdistan
DNO, principal producteur pétrolier étranger opérant au Kurdistan, avait initialement salué l’accord tripartite conclu entre le ministère irakien du Pétrole, le ministère des Ressources naturelles du Kurdistan et les compagnies opératrices. Toutefois, l’entreprise n’a pas signé l’accord, invoquant des incertitudes concernant le règlement de créances antérieures. Elle maintient ses ventes directement auprès des autorités du gouvernement régional du Kurdistan, sans transiter par les canaux d’exportation fédéraux.
Un cadre commun autour de l’oléoduc Irak-Türkiye
L’accord du mois de septembre prévoit que la SOMO prenne en charge l’exportation du brut extrait des champs pétroliers kurdes via l’oléoduc reliant l’Irak à la Türkiye. Cette infrastructure constitue l’unique route d’exportation vers les marchés internationaux pour les volumes produits au nord du pays. La réticence de certaines entreprises à se conformer à cet accord fragilise la stratégie du gouvernement irakien visant à centraliser les flux d’exportation.
Le gouvernement régional kurde réaffirme son engagement
Selon la déclaration diffusée par SOMO, le ministère des Ressources naturelles du Kurdistan a confirmé son adhésion à l’accord. Le texte rappelle que « toutes les entreprises internationales opérant dans les champs de la région sont tenues de remettre à SOMO les quantités de pétrole brut qu’elles produisent, à l’exception de celles destinées à la consommation locale ». Cette clarification vise à renforcer l’autorité du gouvernement central sur la commercialisation des ressources naturelles.
Une question de contrôle sur les revenus pétroliers
La divergence persistante entre certaines entreprises et les autorités fédérales irakiennes illustre les tensions autour de la gestion des recettes pétrolières. Bagdad cherche depuis plusieurs années à consolider le contrôle des exportations, dans un contexte où les différends budgétaires avec la région kurde restent fréquents. La position de DNO, si elle se généralise, pourrait perturber davantage les livraisons par l’oléoduc stratégique vers la Türkiye.