Le gouvernement vénézuélien a annoncé avoir reçu une proposition de coopération globale de la part de l’Iran, à la suite de la saisie de deux pétroliers transportant du brut par les autorités américaines au large de ses côtes. Cette déclaration intervient alors que Washington poursuit une politique de pression maximale contre Caracas, accusée de contourner les sanctions internationales par le biais de livraisons maritimes.
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yván Gil, a déclaré que l’échange téléphonique avec son homologue iranien Abbas Araghchi a porté sur les récents événements survenus dans les Caraïbes, notamment les opérations militaires américaines et la confiscation de navires marchands. Il a qualifié ces actions de « piraterie » et de « terrorisme international » dirigés contre la souveraineté du Venezuela.
Un partenariat diplomatique consolidé
Dans son compte-rendu, Téhéran a réaffirmé son soutien à l’actuel gouvernement vénézuélien, dirigé par le président Nicolás Maduro, tout en se gardant de reprendre les termes employés par Caracas. Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis en avant la « solidarité » entre les deux pays, tout en soulignant leur volonté commune de renforcer les liens bilatéraux. Aucune mesure précise ou calendrier de coopération n’a cependant été annoncé.
L’Iran est l’un des partenaires les plus constants du Venezuela, notamment depuis l’intensification des sanctions américaines. Depuis plusieurs années, Téhéran a livré du carburant, des denrées alimentaires et des médicaments au pays sud-américain, dont l’économie pétrolière reste sous forte contrainte. Un accord de coopération de vingt ans avait été signé en 2022, formalisant ce rapprochement stratégique.
Renforcement des tensions dans les Caraïbes
Washington a justifié la saisie des pétroliers par la lutte contre le trafic de stupéfiants dans la région, dans le cadre d’une opération de déploiement naval intensifié autour des Caraïbes. Cette opération s’inscrit dans une série de mesures mises en place sous la présidence de Donald Trump, qui a imposé un blocus complet sur les exportations pétrolières vénézuéliennes.
Le Venezuela voit dans ces saisies une tentative de bloquer ses ressources énergétiques, alors que l’accès au marché international reste vital pour son économie. En réaction, le gouvernement de Caracas a multiplié les partenariats avec ses alliés géopolitiques. Outre l’Iran, la Chine et la Russie ont exprimé leur appui diplomatique, sans pour autant intervenir directement dans le dossier des navires interceptés.
Des alliances énergétiques sur fond de sanctions
La reprise de contact diplomatique entre Téhéran et Caracas intervient moins d’un mois après leur dernier échange connu. Cette continuité traduit la volonté des deux pays de contourner les mesures restrictives en misant sur des alliances bilatérales durables. Toutefois, les effets concrets de cette coopération sur les flux pétroliers et la logistique énergétique restent incertains dans un environnement international sous haute surveillance.
La capacité de ces deux États à maintenir leurs échanges dans ce contexte dépendra largement de leur aptitude à opérer en dehors des circuits financiers et maritimes traditionnels, souvent soumis à l’influence américaine.