Shanghai Electric a entamé les travaux du projet d’expansion du cycle combiné de l’Euphrate en Irak, destiné à convertir plusieurs centrales électriques fonctionnant en cycle simple en systèmes à cycle combiné. L’initiative, répartie sur les gouvernorats de Najaf, Karbala, Babylone et Al-Qadisiyyah, ajoutera une capacité de 625 mégawatts (MW) au réseau national, tout en augmentant le rendement énergétique global de 50 %. L’ensemble des installations modernisées devrait produire 5 milliards de kilowattheures supplémentaires par an sans augmenter la consommation de gaz naturel.
Une réponse aux pénuries chroniques d’électricité
Depuis plusieurs décennies, l’Irak fait face à une insuffisance critique de son approvisionnement électrique, entravant à la fois le développement économique et les conditions de vie de sa population. Bien que le pays soit un important producteur de pétrole, la production locale de gaz naturel reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants du secteur de l’énergie. Cette dépendance structurelle aux importations rend les coûts énergétiques instables et pénalise la stabilité du réseau.
Le projet mené par Shanghai Electric représente une évolution technologique majeure. Il repose sur la récupération de la chaleur produite par les turbines à gaz existantes. Celle-ci est utilisée pour produire de la vapeur à haute pression, alimentant de nouvelles turbines à vapeur. Cette configuration dite « à cycle combiné » permet d’augmenter considérablement la production électrique sans apport supplémentaire de carburant, tout en réduisant la pollution thermique des installations existantes.
Des équipements clés livrés sur plusieurs sites
Les équipements principaux, notamment les générateurs de vapeur à récupération de chaleur et les condenseurs refroidis par air, ont été livrés sur les sites de Karbala et de Najaf. Ces composants, conçus et fabriqués en Chine, marquent l’un des premiers déploiements à grande échelle de technologies énergétiques chinoises conformes à leurs propres standards industriels sur le sol irakien. La coopération sino-irakienne sur le terrain se poursuit avec des équipes mixtes chargées d’assurer l’intégration des systèmes et la coordination des travaux.
Le ministre irakien de l’Électricité, Ziad Ali Fadel, a salué l’importance stratégique de ce programme, soulignant qu’il permettrait de réduire la dépendance aux importations de gaz naturel et d’optimiser les coûts liés à la production d’électricité. Le chantier attire également l’attention du public irakien en raison de son impact potentiel sur les conditions de vie et la disponibilité de l’énergie, notamment durant les mois de forte consommation.
Vers une base énergétique pour la reconstruction économique
Sur le site de Najaf, la mise en œuvre de la technologie de récupération thermique est déjà en cours, sous la supervision d’ingénieurs irakiens et chinois. Le responsable local du projet, Naseem Ayad, a indiqué que les nouvelles installations permettent de réutiliser les gaz d’échappement à haute température, augmentant la capacité de production tout en limitant les rejets thermiques dans l’environnement. Cette approche, selon lui, pourrait devenir un modèle pour la rénovation d’autres centrales électriques dans le pays.
Le projet, une fois achevé, devrait contribuer au redressement industriel du pays en posant les bases d’un approvisionnement énergétique plus fiable. Il s’inscrit dans un contexte plus large de reconstruction post-conflit, avec pour objectif de rétablir une infrastructure critique et de soutenir la relance économique nationale.