Le gouvernement tchèque examine plusieurs options de rachat du groupe énergétique CEZ, dans ce qui pourrait devenir l’une des plus importantes restructurations du secteur électrique national. Le ministre de l’Industrie Karel Havlicek a indiqué que le scénario envisagé consisterait à reprendre 100 % des actifs de production du groupe, tout en maintenant en bourse les activités de distribution et de négoce.
L’État détient actuellement 70 % de CEZ, tandis que les actionnaires minoritaires possèdent 30 %. Une acquisition complète des parts restantes dépasserait CZK200bn ($9.6bn) au cours actuel. Le groupe, valorisé à $33bn, joue un rôle central dans la sécurité énergétique du pays. Le ministre a toutefois précisé qu’aucun calendrier ferme n’avait été arrêté à ce stade.
Une opération en plusieurs étapes possibles
Le ministre a évoqué la possibilité de relister une partie des actifs après acquisition, afin de modérer le coût de l’opération et maintenir une certaine flexibilité sur les marchés. Il a souligné que toutes les options étudiées devraient garantir des conditions équitables pour les actionnaires minoritaires.
L’opération, une fois lancée, pourrait durer jusqu’à deux ans. « Ce serait une étape vers la sécurité énergétique, avec l’ensemble de la production sous contrôle de l’État, comme c’est le cas en France », a déclaré Havlicek. Il a également mentionné que le gouvernement travaillait en parallèle sur la baisse des prix de l’énergie pour les consommateurs et le renforcement des capacités nationales.
Conséquences financières et critiques du projet
La perspective d’un rachat intégral de CEZ suscite des réserves, certains estimant que le projet pourrait priver l’État de dividendes réguliers et alourdir la structure financière du groupe. Le ministre a défendu la viabilité économique de l’opération en rappelant que CEZ génère entre CZK130bn et CZK140bn de résultat brut d’exploitation (EBITDA) par an, ce qui permettrait d’absorber l’impact financier sans compromettre les projets d’investissement.
La décision finale dépendra des arbitrages budgétaires et politiques à venir, mais le gouvernement semble déterminé à renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques. « Il s’agit d’une transaction massive qui offrirait à l’État davantage de marge de manœuvre », a conclu Havlicek.