Le président américain Donald Trump a ordonné un blocus complet contre tous les pétroliers sous sanctions qui se dirigent vers ou quittent le Venezuela, durcissant nettement la pression économique sur le gouvernement de Nicolas Maduro. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Caracas, alors que les relations bilatérales restent gelées depuis plusieurs années.
Pression militaire et économique renforcée dans les Caraïbes
Depuis plusieurs mois, les États-Unis ont renforcé leur présence navale dans les Caraïbes, opérant des interceptions ciblées contre des navires soupçonnés de transporter du pétrole vénézuélien. Selon les autorités américaines, ces mesures visent à lutter contre le narcotrafic et à empêcher le financement d’activités illicites par le biais des exportations de brut. Le président Trump a évoqué une « armada » encerclant le pays, déclarant que le déploiement allait s’intensifier jusqu’à la restitution des « actifs volés », sans fournir de précisions sur les accusations.
La saisie récente du pétrolier Skipper en route vers Cuba illustre cette stratégie. Le navire, transportant entre un et deux millions de barils de brut vénézuélien pour une valeur estimée entre 50 et 100 millions $, était inscrit sur la liste des entités sanctionnées par les États-Unis depuis 2022 pour des liens présumés avec le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne et le Hezbollah.
Impact sur les exportations et réactions des acteurs pétroliers
La compagnie américaine Chevron a confirmé que ses opérations au Venezuela, menées sous dérogation aux sanctions, se poursuivent dans le respect des lois en vigueur. Chevron est l’un des rares groupes étrangers autorisés à maintenir une activité dans le pays malgré les sanctions imposées depuis 2019. Cette exemption reste toutefois soumise à des conditions strictes renouvelées périodiquement par le département du Trésor américain.
Le gouvernement vénézuélien a dénoncé le blocus annoncé par Donald Trump comme une « menace grotesque », accusant les États-Unis de tenter de « voler les ressources » du pays. L’opposante Maria Corina Machado, récemment récompensée par le prix Nobel de la paix, a pour sa part salué cette décision et exhorté à une intensification des pressions internationales.
Conséquences juridiques et débats au sein de l’administration américaine
L’annonce intervient alors que les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des États-Unis ont défendu au Congrès les frappes maritimes menées depuis septembre, au nombre d’au moins 26 selon les déclarations officielles. Ces opérations ont causé la mort d’au moins 95 personnes, bien que les preuves concernant leur implication dans le trafic de stupéfiants n’aient pas été rendues publiques.
Les conséquences juridiques de la saisie de cargaisons pétrolières sous sanctions, notamment celle du Skipper, restent débattues au sein des instances fédérales. Le contrôle effectif des flux de brut vénézuélien vers des marchés comme la Chine ou Cuba, via des circuits parallèles, représente un défi constant pour les autorités américaines en charge de l’application des sanctions internationales.