Le ministère mauritanien de l’Énergie et du Pétrole a officialisé un accord de financement de 60 millions USD conclu avec le Saudi Fund for Development pour soutenir un projet de transport électrique structurant dans le sud-est du pays. Le financement concerne la construction d’un tronçon de 182 km de lignes haute tension entre Aouinat Ezbel et Néma, dans le cadre du projet Nouakchott–Néma, également appelé « ligne de l’Espoir ».
Un projet d’infrastructure structurant pour l’Est du pays
La signature de l’accord s’est tenue en présence du ministre des Affaires économiques et du Développement, Abdallah Suleiman Al‑Sheikh Sidiya, du directeur général du Saudi Fund for Development, Al‑Marshad, ainsi que du ministre de l’Énergie et du Pétrole, Mohamed Ould Khaled, et de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Mauritanie, Abdulaziz bin Abdullah Al‑Ragabi. Ce nouveau financement permettra de renforcer l’interconnexion entre les réseaux électriques de l’est et de l’ouest du pays, tout en sécurisant l’approvisionnement en électricité de plusieurs localités situées le long du tracé.
Selon les informations communiquées par le ministère, cette infrastructure vise à étendre l’accès à l’électricité dans des zones à faible couverture énergétique, en facilitant l’acheminement de l’énergie depuis les centres de production existants vers des zones de consommation en développement.
Objectif d’électrification complète d’ici 2030
Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale mauritanienne d’électrification, qui prévoit une couverture universelle à l’horizon 2030. Le gouvernement vise un taux d’accès à l’électricité de 100 %, contre 55 % actuellement, par le raccordement de 3,4 millions de personnes supplémentaires. L’extension du réseau de transport joue un rôle central dans cette stratégie.
En 2023, la Mauritanie disposait de 1950 km de lignes haute tension et de 5450 km de réseaux moyenne et basse tension. Les projections à 2030 prévoient un allongement à 4500 km de lignes haute tension et plus de 10 000 km de lignes de distribution, nécessitant des investissements massifs et des partenariats financiers multilatéraux.
Un levier de développement énergétique régional
Le choix de renforcer l’axe Nouakchott–Néma s’explique par la nécessité d’ouvrir l’accès aux régions éloignées tout en structurant l’ensemble du corridor énergétique est du pays. Cette extension s’inscrit également dans une volonté de stabilisation des réseaux, dont la fragmentation représente un obstacle à l’optimisation des capacités de production existantes, notamment dans les zones désertiques et rurales.
La participation du Saudi Fund for Development à ce projet reflète la coopération énergétique croissante entre la Mauritanie et les institutions de financement du Golfe, à un moment où le pays cherche à diversifier ses sources d’investissement dans les infrastructures de transport électrique.