Le président américain Donald Trump a officialisé la suppression des normes de consommation de carburant imposées par l’administration précédente, réduisant ainsi les objectifs d’efficacité imposés aux constructeurs. La réglementation visée, connue sous le nom de « Corporate Average Fuel Economy » (CAFE), avait été initialement instaurée en 1975, avant d’être renforcée sous Barack Obama puis Joe Biden. Le nouveau dispositif, baptisé « Freedom Means Affordable Cars », vise à alléger les obligations en matière d’émissions et à maintenir des prix d’achat plus bas pour les consommateurs.
Objectif : contenir les coûts à l’achat
Le ministère des Transports des États-Unis estime que cette révision permettra d’éviter une hausse moyenne de 1 000 dollars sur les prix des véhicules neufs, soit l’équivalent de 109 milliards de dollars sur cinq ans. La Maison Blanche justifie cette décision par la nécessité d’adapter les réglementations aux conditions de marché actuelles, marquées par une demande ralentie pour les modèles électriques et une préférence persistante pour les véhicules à moteur thermique.
Dans le Bureau ovale, Donald Trump a qualifié les standards CAFE de « contraignants et horribles », en présence de plusieurs dirigeants de l’industrie automobile, dont les directeurs généraux de Ford et Stellantis. Jim Farley, directeur général de Ford, a salué une mesure « alignée sur les réalités du marché », tandis qu’Antonio Filosa de Stellantis a insisté sur la nécessité de préserver le choix des consommateurs.
Réactions contrastées dans le secteur
General Motors a exprimé sa volonté de continuer à proposer des motorisations hybrides et électriques sans remettre en cause la nouvelle orientation réglementaire. De son côté, l’Alliance pour l’innovation automobile a indiqué « examiner » les nouvelles règles, tout en reconnaissant que les normes précédentes représentaient « un défi extrême » pour les constructeurs américains.
Selon les nouvelles directives, la consommation moyenne cible des véhicules descend à 34,5 miles par gallon (soit environ 6,8 litres aux 100 kilomètres), contre un objectif de plus de 50 miles par gallon fixé pour 2031 par l’administration Biden. Ce seuil, jugé difficilement atteignable par les véhicules à combustion, devait selon l’ancien gouvernement fédéral encourager la transition vers l’électrique.
Une inflexion qui relance les débats
Certaines figures de l’administration précédente, comme Gina McCarthy, ancienne conseillère climat, ont exprimé leurs inquiétudes sur les conséquences à long terme de cette décision, notamment sur la compétitivité de l’industrie américaine dans le contexte international. Le Centre pour la diversité biologique a également dénoncé une décision qui reviendrait à « détruire la plus grande initiative jamais entreprise pour réduire la consommation de pétrole ».
Charlie Chesbrough, économiste principal chez Cox Automotive, a reconnu que les anciennes normes augmentaient le coût des véhicules, mais a souligné que les consommateurs restaient sensibles aux économies à la pompe. Depuis fin 2023, plusieurs grands constructeurs ont reporté ou ajusté leurs projets de véhicules électriques face à une demande jugée inférieure aux projections initiales.