Les exportations de pétrole brut du Venezuela vers l’Union européenne connaîtront en 2025 leur plus forte baisse depuis deux ans, avec une chute de 75% en valeur, selon les déclarations du représentant commercial de l’Union européenne au Venezuela. Cette diminution fait suite à la décision des États-Unis de révoquer les licences spéciales accordées aux compagnies européennes pour opérer dans le pays, malgré l’embargo en vigueur depuis 2019.
Les achats de brut européen au Venezuela passeront ainsi de 1,535 milliard d’euros ($1,65bn) en 2024 à seulement 383 millions d’euros ($412mn) en 2025. Cette évolution marque un tournant dans les relations commerciales énergétiques entre l’Europe et Caracas, qui avaient connu un léger redressement après l’assouplissement des sanctions en 2023. La suspension de ces dérogations a mis un terme à l’activité de plusieurs compagnies opérant dans le pays sans qu’aucune d’entre elles n’ait confirmé avoir obtenu de nouvelles autorisations.
Réduction des importations de dérivés et impact sur les exportations européennes
Le Venezuela, confronté à une capacité de raffinage insuffisante, importe également du naphta d’Europe pour produire des carburants. Ces importations ont atteint 72 millions d’euros ($77mn) en 2025, soit une baisse de 76 millions d’euros ($81mn) par rapport à l’année précédente. Le représentant européen prévoit toutefois un rebond de 35% des ventes de naphta en 2026, alors que les importations de brut devraient encore reculer de 78,8%.
La perspective d’envois ponctuels vers le marché européen reste conditionnée à de nouvelles autorisations de la part des autorités américaines. « Il pourrait y avoir des cargaisons ponctuelles vers l’Europe, mais cela dépendra des scénarios d’autorisations (des États-Unis) », a déclaré Jaime Luis Socas lors d’un forum à Caracas.
Conséquences économiques et incertitudes commerciales
Cette reconfiguration des flux pétroliers affecte également d’autres secteurs commerciaux. La baisse du pouvoir d’achat du Venezuela, conséquence directe de la réduction de ses recettes en devises, entraîne une contraction des exportations européennes vers le pays, notamment dans les domaines pharmaceutique, mécanique et agroalimentaire. Les importations de machines, d’équipements électriques et de préparations végétales sont en déclin, selon le représentant commercial de l’Union européenne.
La société américaine Chevron, seule entité autorisée à poursuivre certaines opérations sur place depuis juillet, reste soumise à des restrictions spécifiques, sans que les acteurs européens aient pu obtenir un statut similaire. Le contexte géopolitique, marqué par une pression renforcée des États-Unis sur le gouvernement vénézuélien, continue d’influencer directement les conditions d’accès au secteur énergétique national.