Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité Polskie Sieci Energetyczne (PSE) a signé un accord avec l’état-major des armées polonaises afin de renforcer la protection de ses infrastructures face à la recrudescence des menaces, notamment celles liées aux incursions de drones. Le partenariat prévoit des entraînements conjoints, un partage d’informations stratégiques et une assistance militaire dans l’acquisition de dispositifs de défense anti-drones.
La coopération entre les deux entités intervient dans un contexte de sécurité dégradée depuis 2022. Des actes de sabotage, des incendies criminels ainsi que des intrusions de drones ont visé des infrastructures clés, culminant avec une explosion sur une voie ferrée en novembre. Les autorités polonaises imputent ces attaques à des opérations coordonnées par la Russie, laquelle rejette toute implication.
Un maillage électrique vulnérable
Le réseau de PSE comprend plus de 16 000 kilomètres de lignes à haute tension et environ 110 postes de transformation, représentant des nœuds critiques pour l’alimentation du pays. L’accord permettra à l’armée d’intervenir plus rapidement et de manière coordonnée sur ces sites en cas d’incident. Des exercices conjoints entre les unités de sécurité de PSE et les forces armées sont également planifiés pour renforcer leur préparation opérationnelle.
Le directeur général de PSE, Grzegorz Onichimowski, a souligné l’importance stratégique de ces installations, affirmant qu’elles relient le système balte au reste du continent européen. Il a ajouté que cette infrastructure nécessitait une vigilance particulière au regard de sa position centrale dans le réseau énergétique régional.
Un soutien en attente de financement européen
Parallèlement, PSE et ses homologues baltes ont engagé des démarches auprès de l’Union européenne pour obtenir des financements destinés à sécuriser davantage les infrastructures sensibles. L’accord signé cette semaine marque une étape supplémentaire dans la militarisation partielle de la sécurité du réseau électrique polonais.
Les discussions portent également sur l’harmonisation des procédures entre le secteur énergétique et les forces armées, notamment pour éviter que les projets de parcs éoliens n’interfèrent avec les couloirs aériens militaires. Des protocoles d’échange d’informations sont en cours d’élaboration afin de réagir plus efficacement face aux intrusions similaires à celles observées en septembre.