Les consommateurs d’électricité aux États-Unis ont connu en moyenne 11 heures de coupures de courant en 2024, soit un doublement par rapport à la moyenne annuelle observée au cours de la décennie précédente. Cette augmentation significative est principalement liée à trois ouragans majeurs – Beryl, Helene et Milton – qui ont représenté à eux seuls 80 % du total des heures sans électricité selon les données de l’Administration américaine de l’information sur l’énergie (U.S. Energy Information Administration).
Des interruptions dominées par les événements climatiques extrêmes
En 2024, la durée moyenne des interruptions dues à des événements majeurs s’est élevée à près de neuf heures, contre quatre heures en moyenne entre 2014 et 2023. Les interruptions hors événements exceptionnels sont restées stables autour de deux heures par an. Les services publics classent ces coupures selon leur origine : conditions climatiques extrêmes, végétation interférant avec les lignes, ou dysfonctionnements internes au réseau.
Les interruptions sont mesurées à l’aide de deux indicateurs sectoriels : l’indice de durée moyenne d’interruption du système (SAIDI) et l’indice de fréquence moyenne d’interruption du système (SAIFI). Le SAIDI mesure la durée totale des interruptions non momentanées subies par un client sur un an, tandis que le SAIFI indique le nombre d’interruptions annuelles par client.
L’impact des ouragans sur les États du Sud-Est
L’État de Caroline du Sud a enregistré les coupures les plus longues du pays, avec une moyenne de près de 53 heures par client en 2024. Lors du passage de l’ouragan Helene en septembre, plus de 5.9 millions de clients ont été privés d’électricité dans dix États, dont au moins 1.2 million en Caroline du Sud. Les fortes rafales et inondations ont endommagé les lignes de distribution et les postes de transformation.
Le Texas a été touché en juillet par l’ouragan Beryl, qui a privé 2.6 millions de personnes d’électricité. En octobre, l’ouragan Milton a coupé l’alimentation de 3.4 millions de clients en Floride. La Caroline du Nord et la Floride ont également connu des perturbations prolongées en raison des tempêtes.
Forte disparité entre les États
Certains États ont enregistré des durées d’interruption inférieures à deux heures, notamment l’Arizona, le Dakota du Sud, le Dakota du Nord et le Massachusetts. À l’inverse, Hawaï a connu en moyenne 4.4 interruptions par client, soit le taux le plus élevé du pays. Cette fréquence s’explique par les intempéries, l’activité volcanique, les pannes inattendues des centrales au fioul, ainsi que les difficultés liées à l’intégration de nouvelles capacités de production.
Les États du Nord-Est comme le Maine et le Vermont présentent également des fréquences d’interruptions supérieures à la moyenne nationale, souvent dues aux tempêtes provoquant la chute d’arbres sur les lignes électriques. En revanche, des États comme le Maryland, l’Illinois et le Dakota du Sud ont signalé en moyenne moins d’une coupure par client sur l’année.