Tullow Oil a engagé une restructuration de sa gouvernance dans un contexte de pressions financières croissantes. L’entreprise, désormais concentrée sur le Ghana après avoir cédé ses actifs au Gabon et au Kenya, a réduit la taille de son conseil d’administration de manière significative. Roald Goethe a été nommé président du conseil, remplaçant Phuthuma Nhleko, tandis que trois administrateurs indépendants ont quitté leurs fonctions sans être remplacés. Le conseil ne compte plus que quatre membres.
Cette réorganisation s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer l’efficacité décisionnelle alors que la société cherche à refinancer une dette de plus de 1,8 milliard USD. Aucun calendrier n’a été communiqué concernant l’issue de ces discussions avec les créanciers, et aucune mesure complémentaire n’a été dévoilée. La situation financière est aggravée par des retards de paiement du gouvernement ghanéen, impactant directement la trésorerie et les opérations courantes de l’entreprise.
Portefeuille recentré sur le Ghana
Tullow Oil a finalisé en mai la vente de ses actifs au Gabon à Gabon Oil Company pour 300 millions USD. Cette transaction, combinée à la cession de ses intérêts au Kenya, marque un recentrage stratégique sur le Ghana. L’entreprise avait précédemment tenté deux opérations de fusion, avec Kosmos Energy en 2024 et Meren Energy en 2025, sans aboutir. Ces échecs ont renforcé la nécessité d’un repositionnement interne autour d’un portefeuille plus ciblé.
Parallèlement, Tullow a revu ses prévisions de production annuelle à la baisse. La nouvelle estimation se situe entre 40 000 et 45 000 barils équivalents pétrole par jour, contre une cible initiale de 50 000 à 55 000 barils. Ce repli de près de 20 % reflète les difficultés opérationnelles ainsi que la diminution de ses actifs après les récentes cessions.
Pertes semestrielles et incertitudes à moyen terme
Au premier semestre, la société a enregistré une perte nette de 80 millions USD, renforçant les inquiétudes liées à sa capacité à générer des flux de trésorerie suffisants pour couvrir ses engagements financiers. Le retrait des administrateurs et l’absence de remplacements traduisent une volonté de rationalisation de la gouvernance face à une structure financière sous tension.
La direction poursuit les échanges avec les créanciers, mais l’issue des négociations reste incertaine. Dans ce contexte, la stratégie de Tullow repose désormais sur la stabilisation de ses opérations au Ghana et sur une discipline accrue dans la gestion de ses actifs et de sa dette.