Le site de construction du réacteur expérimental thermonucléaire international ITER a accueilli l’arrivée du premier des quatre bancs d’essai fournis par la Russie. L’équipement est conçu pour effectuer des tests de vide, thermiques et fonctionnels sur les bouchons de port, composants essentiels du système de diagnostic du réacteur.
Ce banc d’essai a été fabriqué à Bryansk par l’Association de Recherche et de Production GKMP, agissant pour le Centre du projet ITER, entité rattachée à la société d’État russe Rosatom. L’objectif de l’installation est de recréer les conditions de fonctionnement du tokamak, afin de garantir la fiabilité des instruments avant leur intégration dans le réacteur.
Un banc d’essai hautement technologique
Le directeur du Centre du projet ITER, Anatoly Krasilnikov, a indiqué que ce dispositif représentait « l’un des systèmes les plus complexes et à forte intensité scientifique relevant de notre responsabilité dans le projet ». Le développement du banc a nécessité l’adoption de solutions technologiques avancées par les fournisseurs russes impliqués.
La réception de ce banc constitue une étape technique importante dans le calendrier d’ITER, alors que le projet vise une phase opérationnelle progressive, débutant par des essais de fusion deutérium-deutérium à l’horizon 2035. Selon le directeur du projet ITER, Sergio Orlandi, la Russie a su démontrer « des capacités industrielles élevées, garantissant la livraison dans les délais, avec le niveau de qualité requis et dans le respect du budget fixé ».
Un effort collectif mondial à l’échelle inédite
Le projet ITER rassemble 35 pays autour de la construction du plus grand dispositif de fusion nucléaire jamais entrepris. L’Union européenne en finance près de la moitié, les contributions restantes étant réparties entre la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis. Le chantier, débuté en 2010, a connu plusieurs révisions de calendrier, avec une nouvelle feuille de route définie en 2024.
L’objectif technique d’ITER est de démontrer la faisabilité d’une production d’énergie par fusion, en atteignant une puissance de 500 MW avec une injection de 50 MW de chauffage plasma. Aucun kilowattheure ne sera injecté sur le réseau lors de cette phase expérimentale, mais les données recueillies doivent servir de fondation pour d’éventuels projets industriels.
Vers la prochaine livraison d’équipements russes
Trois autres bancs d’essai russes doivent encore être livrés au site d’ici la fin du programme de tests. Chaque banc sera utilisé pour valider différents composants avant leur intégration dans le tokamak. Le soutien logistique et technique fourni par Rosatom et ses sous-traitants reste central pour le respect du calendrier révisé du projet.