ExxonMobil a annoncé la fermeture de son usine de production d’éthylène située à Fife, en Écosse, à l’horizon février 2026. Le groupe pétrolier et gazier américain justifie cette décision par une baisse de compétitivité structurelle de l’installation, confrontée à une envolée des coûts d’approvisionnement, à une demande peu dynamique et à un environnement économique et réglementaire qu’il qualifie de peu favorable à l’industrie manufacturière. Le site, en service depuis plus de quatre décennies, n’a pas trouvé de repreneur malgré plusieurs démarches engagées.
Des coûts énergétiques qui fragilisent la compétitivité
Les producteurs européens de produits chimiques, notamment ceux spécialisés dans l’éthylène et le propylène, subissent un recul de compétitivité depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien. L’augmentation rapide des prix de l’énergie a fortement pesé sur la rentabilité des installations vieillissantes, poussant plusieurs entreprises à réduire leurs capacités ou à envisager des fermetures. Le secteur, quatrième poste d’exportation de l’Union européenne après les machines, les véhicules et les produits pharmaceutiques, dépend désormais davantage des importations pour ses matières premières clés.
ExxonMobil a précisé que 179 de ses salariés et environ 250 sous-traitants sont actuellement affectés par cette fermeture programmée. Une cinquantaine d’employés se verront proposer un transfert vers le complexe pétrochimique de Fawley, situé dans le sud de l’Angleterre. Aucun plan précis de réaffectation ou d’indemnisation n’a été communiqué à ce stade pour les autres postes concernés.
Un repli industriel dans un contexte de transition énergétique
La décision de mettre fin à l’activité du site de Fife s’inscrit dans une tendance plus large de désengagement d’actifs industriels dans le raffinage et la pétrochimie en Europe. En avril, la raffinerie de Grangemouth, unique site écossais de transformation de brut, a arrêté son activité. La raffinerie Lindsey, mise sous administration, est également sur le point de fermer faute d’avoir trouvé un acheteur. Ces fermetures traduisent un repositionnement stratégique de plusieurs acteurs, dans un marché où les marges sont désormais sous pression et les contraintes réglementaires accrues.
Dans un communiqué, ExxonMobil a qualifié le site de Fife de « pierre angulaire de la production chimique au Royaume-Uni » et déclaré que sa fermeture illustrerait les limites d’un climat politique accélérant, selon ses termes, la sortie d’industries essentielles. Le groupe n’a pas précisé si d’autres actifs au Royaume-Uni pourraient être visés par des restructurations similaires.