Le Bénin a sécurisé une plateforme offshore transformée en unité mobile de production (MOPU) pour le redéveloppement du champ pétrolier de Sèmè, dont l’exploitation avait été suspendue en 1998. La plateforme a été convertie dans les installations de Drydocks World à Dubaï, aux Émirats arabes unis, et se trouve désormais prête à être déployée. Cette infrastructure constitue un élément central du dispositif technique mis en place pour relancer la production pétrolière dans le bassin côtier béninois.
Un projet structurant pour la filière hydrocarbures du pays
Ce redéploiement est piloté par Akrake Petroleum, filiale du groupe singapourien Rex International Holding, qui avait officialisé fin avril des accords pour la fourniture de la MOPU ainsi que d’une unité flottante de stockage (FSO). Ces équipements sont indispensables pour garantir une exploitation continue et autonome du champ. L’ensemble du dispositif est calibré pour permettre une extraction progressive, à commencer par les réservoirs H6, selon les projections contenues dans le Qualified Person’s Report (QPR) réalisé par Exceed Torridon Ltd.
Les travaux de forage ont repris en août avec le percement d’un puits vertical, en amont d’un puits horizontal qui devrait suivre dans le calendrier du projet. Ce redéploiement repose sur des données géologiques réactualisées, intégrant les performances antérieures du champ qui avait livré environ 22 millions de barils entre 1982 et 1998, sous la houlette de la société norvégienne Saga Petroleum.
Objectif de production fixé à 16 000 barils par jour
Les autorités béninoises et les entreprises impliquées visent une production moyenne de 16 000 barils par jour (b/j) dès la reprise effective, prévue au second semestre 2025. La MOPU, en cours d’acheminement vers les eaux béninoises, doit être connectée aux nouveaux puits ainsi qu’à la FSO, pour permettre le stockage et l’évacuation du brut extrait. Cette infrastructure modulaire offre une flexibilité opérationnelle importante pour les phases initiales du projet, sans dépendance à une plateforme fixe.
La suite du développement pourrait inclure une extension vers les réservoirs plus profonds identifiés comme H7 et H8, selon les prévisions du QPR. Ces phases additionnelles seront conditionnées par les performances techniques et économiques de la première séquence d’exploitation.
Retour stratégique du Bénin sur la carte pétrolière
La relance du champ de Sèmè s’inscrit dans la volonté du Bénin de renforcer son autonomie énergétique tout en valorisant son potentiel d’hydrocarbures offshore. Cette reprise intervient après 27 ans d’interruption, en lien à l’époque avec la faiblesse des prix du brut sur les marchés internationaux.
Selon les prévisions rendues publiques, l’unité de production et le système de stockage devraient être pleinement opérationnels d’ici la fin de l’année 2025. Ce redémarrage pourrait repositionner le Bénin comme un acteur secondaire mais stratégique dans le Golfe de Guinée, une région où les projets pétroliers offshore connaissent un regain d’intérêt.