La Corée du Sud a annoncé son adhésion à la Powering Past Coal Alliance (PPCA), assortie d’un engagement à éliminer les centrales à charbon dépourvues de systèmes de captage et de stockage du carbone. Cette décision introduit un cadre réglementaire visant à réduire l’utilisation du charbon dans un mix énergétique encore dépendant de cette source pour une part significative de sa production électrique.
Un programme de fermeture aligné sur un nouveau cadre réglementaire
Le gouvernement sud-coréen prévoit la fermeture de quarante centrales à charbon parmi les soixante et une actuellement en activité. Les vingt et une restantes feront l’objet d’un calendrier spécifique, défini d’ici 2026, reposant sur des critères de faisabilité économique et d’impact environnemental. Ces orientations constituent le premier engagement réglementaire national interdisant toute nouvelle centrale à charbon sans captage.
Cette mesure intervient alors que la Corée du Sud exploite l’un des plus importants parcs charbonniers au monde et figure parmi les principaux importateurs internationaux de charbon. L’annonce confère une nouvelle dynamique au processus de réduction progressive de cette ressource, engagée depuis plus d’une décennie.
Des objectifs liés aux engagements nationaux sur les émissions
Le plan s’inscrit dans la trajectoire de neutralité carbone promue par les autorités sud-coréennes. Le pays prévoit une baisse des émissions de gaz à effet de serre comprise entre 53 % et 61 % d’ici 2035 par rapport au niveau de 2018. Cette évolution réglementaire s’appuie sur une diminution déjà constatée de la part du charbon dans la production électrique nationale, passée de 46,3 % en 2009 à 30,5 % en 2024 selon le centre de réflexion Ember.
Le ministre du Climat, de l’Énergie et de l’Environnement, Kim Sung-Whan, a souligné que l’adhésion à la PPCA constitue une étape structurante pour organiser ce retrait et préparer les mesures qui accompagneront la transition du secteur. Les ajustements attendus dans la gestion des importations, des infrastructures thermiques et des opérations de maintenance pourraient modifier durablement l’équilibre du marché.
Des effets attendus sur le secteur énergétique régional
La Corée du Sud devient le deuxième pays d’Asie à rejoindre la PPCA, conférant à cette décision une portée régionale. Les effets réglementaires associés à cette démarche auront un impact direct sur les exploitants de centrales et les opérateurs de la chaîne charbonnière. Les détails concernant les mécanismes d’application, les procédures de fermeture progressive et les adaptations industrielles seront précisés dans la feuille de route attendue en 2026.
La place occupée par le charbon dans les échanges énergétiques du pays laisse entrevoir des ajustements à venir pour les acteurs du marché, notamment en matière d’infrastructures et de diversification des sources d’approvisionnement.