Une nouvelle enquête menée par l’institut Kantar montre une hausse notable du soutien à la prospection d’hydrocarbures en Norvège. Selon ce baromètre annuel réalisé auprès de plus de deux mille personnes, 62% des répondants se déclarent favorables à la poursuite des recherches de pétrole et de gaz au niveau actuel. Ce chiffre représente une augmentation constante depuis 2019, année où le soutien s’élevait à cinquante-quatre pour cent. Cette progression se confirme alors que se déroule la trentième Conférence des Nations unies sur le changement climatique au Brésil.
Un soutien influencé par le genre et l’éducation
Les résultats mettent en évidence des écarts significatifs entre les groupes démographiques. Les hommes apparaissent nettement plus favorables à l’exploration, avec un taux d’approbation de soixante et onze pour cent, tandis que les femmes atteignent cinquante-quatre pour cent. Le baromètre montre également une adhésion plus marquée chez les personnes âgées de quarante-cinq ans et plus, ainsi que chez celles disposant d’un niveau d’éducation plus faible. L’étude souligne toutefois que même parmi les individus les plus diplômés, cinquante-sept pour cent se prononcent en faveur de la prospection.
Des recommandations internationales qui contrastent avec l’opinion
Cette évolution intervient alors que plusieurs institutions internationales appellent à limiter les nouvelles explorations. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) préconise depuis 2021 l’arrêt de tout nouveau projet pétrolier afin de contenir la hausse des températures mondiales. La Cour internationale de justice (CIJ) a estimé, dans un avis consultatif rendu en juillet, que l’attribution de permis d’exploration peut être considérée comme un acte illicite engageant la responsabilité d’un État. Ces positions ne semblent toutefois pas modifier significativement les perceptions nationales.
Une industrie au cœur de l’économie norvégienne
La Norvège demeure le principal producteur de pétrole et de gaz naturel en Europe hors Russie, un rôle qui influence directement les revenus de l’État. Les hydrocarbures continuent d’alimenter un fonds souverain parmi les plus importants au monde, consolidant leur place dans l’architecture économique nationale. Les données du baromètre suggèrent que cette centralité économique contribue à l’adhésion majoritaire de la population à la poursuite des activités d’exploration.