Le réacteur de type EPR (European Pressurised Reactor) de Flamanville a atteint pour la première fois 80 % de sa puissance nominale, a indiqué EDF. Cette montée progressive, entamée après une reconnexion au réseau en octobre, marque une avancée significative pour l’électricien, qui ambitionne d’atteindre la pleine puissance du réacteur d’ici la fin de l’automne 2025. Les essais menés à 60 % se sont révélés concluants, ouvrant la voie à cette nouvelle phase d’exploitation.
Montée en puissance progressive avant validation finale
Les essais au palier de 80 % doivent maintenant être validés avant qu’EDF puisse demander à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) l’autorisation de passer à la puissance maximale. Ce feu vert dépendra de résultats techniques et de performances opérationnelles sur plusieurs semaines. EDF n’a pas encore confirmé si la puissance maximale atteindra les 1 620 MW initiaux, alors qu’une puissance provisoire de 1 585 MW a été transmise à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), soit 35 MW de moins que prévu.
Arrêt réglementaire prévu sur 350 jours
En parallèle, EDF a annoncé un arrêt programmé du réacteur à compter du 26 septembre 2026. Ce premier arrêt de grande ampleur, d’une durée de 350 jours, inclura la visite complète réglementaire requise 30 mois après le premier chargement en combustible. L’intervention inclura le remplacement du couvercle de la cuve, déjà identifié comme défectueux lors des phases précédentes du projet.
Lors de cette période d’arrêt, environ 20 000 opérations seront réalisées, mobilisant près de 200 entreprises partenaires. Cette révision permettra également le renouvellement du combustible. EDF précise que le remplacement du couvercle, bien que complexe, a déjà été réalisé sur d’autres réacteurs et ne présente pas d’inconnues techniques majeures.
Un projet marqué par les surcoûts et les retards
Lancé avec un budget initial de 3,3 milliards d’euros, le projet EPR de Flamanville représente désormais un coût de référence de 20 milliards d’euros aux conditions de 2015, atteignant même 23,7 milliards d’euros ($25,3bn) aux conditions de 2023. Le chantier a connu de nombreux retards, avec un raccordement au réseau intervenu seulement en décembre 2024, soit douze ans après la date initialement prévue.
L’EPR de Flamanville est désormais le premier réacteur nucléaire mis en service en France depuis 25 ans. Situé en bord de Manche, il est conçu pour produire suffisamment d’électricité pour alimenter jusqu’à deux millions de foyers. Sa performance à pleine puissance dépendra notamment de l’optimisation de ses paramètres techniques et des conditions de refroidissement de la mer, facteurs déterminants dans l’évaluation finale de sa capacité énergétique.