L’Agence de la transition écologique (Ademe) fait face à une remise en question politique ouverte, certains députés proposant sa suppression dans le cadre des discussions sur le budget 2026. Dans une prise de position publiée sur LinkedIn, Sylvain Waserman, président de l’agence, répond aux critiques en mettant en avant l’efficacité de l’Ademe et la rigueur de sa gestion des fonds publics.
Une exécution financière sous mandat étatique
Sylvain Waserman souligne que les 3,4 milliards d’euros engagés en 2024 ne sont pas des crédits propres à l’agence, mais des ressources budgétaires de l’État mises en œuvre dans un cadre strict. Il précise que 92 % de ces fonds ont servi à financer des projets industriels de décarbonation ou des réseaux de chaleur, en partenariat avec les entreprises et les collectivités.
Le Fonds chaleur constitue un levier financier essentiel. Doté de 820 M€ en 2024, il atteint 800 M€ pour 2025, avec des crédits entièrement engagés l’an dernier. L’Ademe indique avoir soutenu 1 350 installations, renforçant l’ancrage territorial des réseaux de chaleur alimentés par des sources renouvelables.
Des responsabilités opérationnelles étendues
Outre le financement de projets, l’Ademe intervient sur des missions techniques confiées par l’État. Elle prend en charge la réhabilitation de sites pollués dits « orphelins » lorsque les responsables identifiés sont défaillants ou absents. L’agence administre également la Base Carbone, référentiel central pour les facteurs d’émissions de gaz à effet de serre (GES), utilisé dans l’élaboration des bilans réglementaires par les entreprises.
Elle gère par ailleurs plusieurs dispositifs d’appels à projets destinés à la décarbonation de l’industrie, prolongés en 2025 malgré un contexte de tension budgétaire. Ces guichets visent à soutenir les efforts industriels dans la trajectoire nationale de réduction des émissions.
Un débat institutionnel sur fond de révision budgétaire
La proposition de supprimer l’Ademe, introduite dans un amendement parlementaire déposé le 6 novembre 2025, reflète une volonté de rationalisation des opérateurs publics dans un contexte de restriction des finances de l’État. Les critiques récurrentes visent la légitimité, le coût et le périmètre d’action de l’agence.
Face à cela, Sylvain Waserman affirme que l’Ademe est un opérateur public sous contrôle, « à sa juste place », respectant les objectifs fixés par l’État et régulièrement évaluée. Il s’appuie notamment sur un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), qui conclut à une gestion « globalement bien maîtrisée » de l’établissement.