L’Europe fait face à un avenir incertain pour son approvisionnement en gaz

L'Europe pourra vraisemblablement surmonter la baisse d'approvisionnement en gaz Russe cet hiver, alors que la guerre en Ukraine se poursuit. Néanmoins, la couverture des besoins énergétiques des prochaines saisons hivernales risque d'être problématique. Les experts du secteur ont exprimé leurs craintes à ce sujet lors du Columbia Global Energy Summit à New York.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le gaz affluant depuis les pipelines Russes représentait environ un tiers de la demande des pays Européens en 2021. Le volume exporté vers le continent devrait probablement chuter à 80 Bcm en 2022 et ne couvrir que 20 % de la demande européenne globale.

La hausse des importations de GNL des Etats-Unis ainsi que la production de gaz de Norvège ont permis de limiter les répercussions de cette baisse. Néanmoins les Européens devront réduire la demande de gaz d’environ 10% grâce à des mesures d’efficacité énergétique et des économies d’énergie, selon Anne-Sophie Corbeau.

La chercheuse au Centre Global de Politique de l’Energie à Columbia (CGEP) et ancienne responsable de l’analyse du secteur gazier chez BP déclare :

« Nous serons en mesure de compenser la baisse des exportations de gaz Russe l’hiver prochain s’il n’est pas trop rigoureux et si nous pouvons toujours capter les flux de GNL. »

En effet, l’hiver doux de 2021-2022 en Asie associé aux restrictions de la politique zéro Covid en Chine avait entraîné un ralentissement de l’économie et une baisse de la demande en énergie. L’Europe avait ainsi pu détourner les cargos de GNL du marché asiatique, selon Anne-Sophie Corbeau.

Il est peu probable que la Chine lève ses restrictions de sitôt. Le gouvernement souhaite en effet éviter la transmission du virus lors d’évènements politiques majeurs prévus en octobre et mars 2023, selon Erica Downs du CGEP.

Une demande en gaz plus importante en 2023

L’analyste Anne-Sophie Corbeau craint en revanche que les deux prochaines saisons hivernales soient problématiques. Elle se base notamment sur le rythme de la mise en œuvre des projets de GNL constituant la source principale de ressources supplémentaires de gaz pour l’Europe.

Le programme du Qatar du North Field East et certains terminaux d’exportations des Etats-Unis ne devraient en effet pas voir le jour avant 2025. En conséquence, l’Europe devra procéder à des réductions de la demande de gaz plus importantes que prévu. Le déclin de la production nucléaire et hydroélectrique aura également un impact non négligeable, dans ce contexte.

À l’approche de l’hiver, l’Europe est en voie de compenser l’approvisionnement en gaz Russe qui s’élevait à 155 Bcm en 2021. Pour y arriver l’UE a du combiner une recherche de combustibles alternatifs, une hausse des importations de GNL et des économies d’énergie.

Le conseiller senior chez Blackstone et The Boston Consulting group, Iain Conn ajoute à ce sujet :

« L’Europe reprendra ces mesures afin de compenser la baisse des importations de gaz russe pour l’hiver 2023-2024, mais la tâche sera plus compliquée, en raison de la nécessité de réapprovisionner les stocks de gaz d’environ 70 Bcm. »

Un risque de récession

La capacité des Européens à se passer de gaz Russe à une incidence sur les perspectives d’évolution des prix du gaz. Iain Conn ajoute à ce sujet :

« Si l’Europe démontre qu’elle peut tenir sans le gaz Russe, il n’y aura pas de logique à ce que les prix du gaz naturel soient à $50 par MMBtu. Et à partir de là, il est probable que le marché se stabilise. Ce scénario pourrait se matérialiser en cours d’année prochaine, et même dans ce cas de figure les prix sont susceptibles de ne pas revenir aux niveaux historiques. »

Selon le vice-président et chef économiste d’Equinor Eirik Waerness l’Europe pourrait se priver du gaz Russe pendant deux ou trois ans. Mais cela impliquera de mettre en place des politiques de restriction d’énergie dans un contexte de crise du coût de la vie.

Des pans entiers des plateformes industrielles européennes subiraient alors une « désindustrialisation incontrôlée. » en effet les prix élevés du gaz risquent d’entraîner la fermeture des usines de fertilisant, d’acier et d’aluminium avec en prime la menace d’une récession.

La fragilité de la sécurité énergétique européenne

Equinor a accru le rythme de production de gaz de la Norvège de 10 % en 2022, selon Eirik Waerness. Si cette cadence de production est soutenable pendant un moment la Norvège n’a pas la possibilité de l’augmenter davantage. Le vice-président d’Equinor a également exprimé ses inquiétudes au sujet de la sécurité des infrastructures énergétiques suite aux récentes coupures sur Nord Stream et les suspicions de sabotage.

« La Norvège est un petit pays avec une surface côtière particulièrement étendue. En outre, nous avons 9000 kilomètres de pipelines transportant le pétrole et le gaz au Royaume-Uni et en Europe. Il est difficile de surveiller ces 9000 kilomètres de pipelines avec une poignée de navires de la Garde côtière. »

Tatiana Mitrova du CGEP estime quant à elle que Moscou se considère impliqué dans une « guerre hybride » avec l’Occident. La spécialiste de l’industrie et des marchés énergétiques Russes a déclaré que le but de cette guerre serait d’infliger « le maximum de dégâts pour l’Ouest. » Le Kremlin a déjà montré qu’il était prêt à sacrifier sa propre industrie gazière pour atteindre cet objectif selon elle.

« Toutes ces ressources développées pendant des décennies, la confiance et les relations bilatérales construites avec les clients européens, les contrats de longue durée, tout cela s’est volatilisé. Et je pense qu’il sera impossible de restaurer cette confiance, quel que soit le régime. »

 

 

Canberra impose une réserve gazière obligatoire pour sécuriser l’approvisionnement domestique

Le gouvernement australien exigera que jusqu’à 25 % du gaz extrait sur la côte est soit réservé au marché intérieur dès 2027, en réponse aux tensions sur l’approvisionnement et à la flambée des prix.

Baker Hughes fournira six turbines LM9000 pour le terminal gazier de Commonwealth LNG

Baker Hughes va livrer six trains de réfrigération au gaz pour le projet d’exportation de gaz naturel liquéfié de 9,5 mtpa porté par Commonwealth LNG en Louisiane, sous contrat avec Technip Energies.

Zefiro boucle un projet gazier de $1.5mn en Pennsylvanie et prépare une opération à $5mn en Louisiane

Zefiro Methane, via sa filiale Plants & Goodwin, finalise un projet de conversion énergétique en Pennsylvanie et anticipe une nouvelle opération de désaffectation de puits en Louisiane, portant son empreinte à huit États américains.
en_114021201231540

France : le Conseil d’État interdit l’exploitation du gaz de couche en Lorraine

Le Conseil d'État a annulé l’autorisation d’exploiter le gaz de couche en Lorraine, invoquant des risques pour la principale nappe phréatique régionale et mettant fin à une bataille judiciaire engagée depuis plus de dix ans.

JERA signe un contrat de sept ans pour la livraison de GNL à Hokkaido Gas

Le producteur d’électricité japonais JERA livrera jusqu’à 200 000 tonnes de gaz naturel liquéfié par an à Hokkaido Gas à partir de 2027 dans le cadre d’un accord de vente à long terme signé ce mois-ci.

Israël scelle un contrat gazier de 30 milliards d’euros avec l’Égypte

Un accord annoncé le 17 décembre 2025 prévoit vingt ans de livraisons jusqu’en 2040. L’enveloppe atteint 112 milliards de new Israeli shekels (shekels israéliens) (NIS), avec des flux destinés à soutenir l’offre gazière égyptienne et les recettes publiques israéliennes.
en_114018181252540

ADNOC lève jusqu’à $11bn pour financer le projet gazier offshore Hail et Ghasha

La société pétrolière nationale d’Abou Dhabi a obtenu un financement structuré inédit pour accélérer le développement du projet gazier Hail et Ghasha, tout en conservant le contrôle stratégique de ses infrastructures.

Sawgrass LNG célèbre huit ans de livraisons de gaz naturel liquéfié aux Bahamas

Le fournisseur américain Sawgrass LNG & Power marque huit années d’exportation continue de gaz naturel liquéfié vers les Bahamas, consolidant sa position dans les échanges énergétiques régionaux.

Kinder Morgan restaure plus tôt que prévu la capacité EPNG à Lordsburg

Kinder Morgan a rétabli la capacité du gazoduc EPNG à Lordsburg dès le 13 décembre, mettant fin à une contrainte qui avait provoqué des prix négatifs à Waha. Cette reprise renforce la pression sur l’infrastructure du Permien, toujours à la limite de ses capacités.
en_114017171225540

ENGIE met en service 875 MW de capacités flexibles pour soutenir le réseau belge

ENGIE active plusieurs projets clés en Belgique, incluant une centrale à gaz de 875 MW à Flémalle et un système de stockage par batteries à Vilvorde, afin de renforcer la sécurité d’approvisionnement et la flexibilité du réseau électrique.

La Hongrie conclut avec Chevron un accord gazier de cinq ans malgré Moscou

La Hongrie a signé un contrat avec l’américain Chevron pour importer 400 millions de m³ de GNL par an, tout en maintenant une dépendance structurelle au gaz russe via un accord de long terme avec Gazprom.

Subsea7 obtient un contrat de 300 M$ pour le projet Gorgon Stage 3 en Australie

Chevron Australia confie à Subsea7 un contrat majeur pour l’installation sous-marine du projet Gorgon Stage 3, avec des opérations prévues en 2028 à 1 350 mètres de profondeur.
en_114016171240540

Ovintiv signe un contrat de 12 ans pour accéder à la capacité de liquéfaction de Cedar LNG

Ovintiv a conclu un accord avec Pembina Pipeline Corporation pour sécuriser 0,5 million de tonnes par an de capacité de liquéfaction de GNL sur 12 ans, renforçant ainsi ses perspectives d’exportation vers les marchés asiatiques.

TotalEnergies cède 9,998 % du bloc SK408 en Malaisie à PTTEP

TotalEnergies a finalisé la vente d'une participation minoritaire dans un bloc gazier offshore malaisien à PTTEP, tout en conservant son rôle d'opérateur et une part majoritaire.

Bruxelles assouplit sa ligne sur le méthane pour garantir ses importations de gaz

L’Union européenne va appliquer de manière plus flexible ses règles sur les émissions de méthane afin de sécuriser ses approvisionnements en gaz naturel liquéfié à partir de 2027.
en_114016161237540

Caracas rompt ses échanges gaziers avec Trinité-et-Tobago après la saisie d’un pétrolier

Le Venezuela a mis fin à toute coopération énergétique avec Trinité-et-Tobago après la saisie d’un pétrolier transportant du brut par les États-Unis, accusant l’archipel d’avoir participé à l’opération militaire survenue dans les Caraïbes.

National Fuel lève $350mn via un placement privé pour financer une acquisition stratégique

National Fuel a conclu un placement privé d'actions ordinaires de $350mn auprès d'investisseurs accrédités, afin de soutenir l’acquisition de l’activité de distribution de gaz de CenterPoint en Ohio.

François Michel prend la direction générale de GTT après une année record

GTT confie la direction générale à François Michel à compter du 5 janvier, dissociant ainsi les fonctions de gouvernance après une forte progression de son chiffre d’affaires et de ses résultats en 2024.
en_114015151228540

Washington exige une exemption méthane jusqu’en 2035 pour protéger ses exportations de LNG

Les États-Unis demandent à l’Union européenne une dérogation aux règles méthane, invoquant la sécurité énergétique de l’UE et les limites techniques de leur modèle d’exportation de gaz naturel liquéfié.

Falcon finalise le programme de stimulation du puits SS2-1H dans le Beetaloo

Falcon Oil & Gas et son partenaire Tamboran ont achevé la stimulation du puits horizontal SS2-1H dans le sous-bassin de Beetaloo, une étape clé avant les premiers tests de production attendus début 2026.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.