Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a profité de sa présence à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) à Belém, au Brésil, pour affirmer que son État reste un partenaire de confiance pour les acteurs publics et privés, malgré le retrait du gouvernement fédéral des discussions multilatérales.
Lors d’une intervention devant des investisseurs à São Paulo, Newsom a justifié sa présence par ce qu’il a qualifié de « vide de leadership » laissé par Washington, déclarant que l’absence d’engagement national contraint des États comme la Californie à renforcer leurs propres canaux d’influence à l’international. Il a rappelé que l’économie californienne se classe au quatrième rang mondial, offrant ainsi un levier considérable en matière de politique énergétique.
Le poids économique de la Californie face à l’isolement fédéral
Le déplacement de Newsom s’inscrit dans une stratégie d’affirmation subnationale, avec des rencontres prévues avec plusieurs gouverneurs et délégations internationales. Il a notamment échangé avec le gouverneur de l’État brésilien du Pará, où se tient le sommet. L’objectif est de renforcer la coopération bilatérale sur des sujets technologiques et énergétiques, en dehors du cadre fédéral américain.
Le gouverneur a souligné que la Californie emploie sept fois plus de personnes dans les technologies renouvelables que dans les énergies fossiles. Il a également évoqué le rôle de son État dans le développement du constructeur automobile Tesla, rappelant que l’entreprise a été fondée en Californie, un État qui reste moteur dans les industries liées aux chaînes d’approvisionnement vertes.
Concurrence avec la Chine et critiques des orientations fédérales
Au cours de son intervention, Gavin Newsom a également averti les investisseurs sur la perte de compétitivité des États-Unis face à la Chine. Il a cité le contrôle chinois sur les chaînes de valeur des véhicules électriques, des batteries et des logiciels industriels comme preuve d’un décrochage américain. Selon lui, des constructeurs comme General Motors continuent à ralentir leurs investissements dans les véhicules électriques, ce qui nuit à leur positionnement stratégique.
Newsom a également critiqué les politiques énergétiques de l’ex-président Donald Trump, estimant qu’elles transforment les États-Unis en « État pétrolier » tourné vers un modèle de capitalisme d’État comparable à celui de la Chine. Il a dénoncé l’orientation protectionniste de la politique tarifaire américaine, qu’il a qualifiée de contre-productive pour l’investissement et la coopération industrielle.
Vers une candidature nationale ?
Cette tournée sud-américaine intervient alors que Newsom est perçu comme un potentiel candidat à l’élection présidentielle américaine de 2028. Son style de communication évolue, reprenant certains codes directs et polémiques utilisés par Donald Trump, tout en cherchant à construire une image d’opposant stratégique sur le terrain économique et énergétique.
Alors que l’administration fédérale s’est tenue à l’écart du sommet COP30, plusieurs diplomates ont exprimé des craintes quant à une influence indirecte des États-Unis pour ralentir les discussions. Newsom tente, de son côté, de projeter une autre image, misant sur l’autonomie des États dans un contexte de fragmentation croissante de la politique énergétique américaine.