Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a réaffirmé la nécessité d’une justice climatique concrète à l’approche de la trentième Conférence des parties (COP30), prévue à Belém. Intervenant lors d’une table ronde dédiée à l’adaptation, il a insisté sur la reconnaissance des engagements financiers non comme un acte de solidarité, mais comme une obligation envers les pays les plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique.
Un appel à respecter les engagements de financement
L’Union africaine rappelle que l’Afrique, bien que responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, reste l’un des continents les plus durement touchés par les perturbations climatiques. Mahmoud Ali Youssouf a souligné que le financement des mesures d’adaptation ne pouvait plus faire l’objet de promesses différées. Il a mentionné le besoin urgent de rendre opérationnel l’objectif mondial d’adaptation (Global Goal on Adaptation – GGA), mécanisme censé coordonner les efforts d’adaptation dans les pays en développement.
Le continent africain poursuit néanmoins ses initiatives internes. La Stratégie climatique de l’Union africaine (2022–2032), la Décennie de l’agriculture intelligente, la Stratégie de l’économie bleue ou encore le programme Mission 300 sont autant de cadres définis pour orienter les efforts régionaux vers la résilience structurelle.
Un déficit de financement toujours aussi marquant
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime dans son Adaptation Gap Report 2025 que les besoins de financement pour l’adaptation dans les pays en développement atteignent 310 milliards $ par an. En 2023, les flux publics internationaux dédiés à cet objectif ont plafonné à 26 milliards $, révélant un écart de financement compris entre 12 et 14 fois le niveau actuel.
Ce déséquilibre persistant met en doute la capacité des pays développés à respecter leurs engagements pris lors du Glasgow Climate Pact, qui prévoyait un doublement du financement de l’adaptation entre 2020 et 2025. Ce pacte ne devrait pas être atteint selon les projections du PNUE.
L’Afrique insiste sur la prévisibilité des ressources
Les autorités africaines redoutent que les discussions à Belém privilégient des approches environnementales sans garantie financière concrète. La priorité exprimée par l’Union africaine reste l’accès à des ressources prévisibles et durables pour accompagner les plans climatiques nationaux.
En dépit de la multiplication des initiatives climatiques, la contrainte budgétaire constitue encore un frein majeur pour de nombreux États africains. Le président de la Commission a rappelé que sans réponse adéquate à l’appel au financement, les efforts africains pourraient être ralentis, affectant également la stabilité économique régionale.