Les capacités mondiales en énergies renouvelables devraient croître de 11 % en 2025 pour atteindre 793 gigawatts (GW), marquant une nouvelle année record pour le secteur. Cette croissance s’inscrit dans une tendance haussière initiée en 2022, avec un développement porté essentiellement par le solaire photovoltaïque et les projets éoliens en Chine.
La Chine domine les ajouts mondiaux en solaire et en éolien
Selon les données de déploiement collectées jusqu’en septembre, les installations solaires devraient progresser de 9 % en 2025, tandis que l’éolien afficherait une hausse de 21 %. En valeur absolue, le solaire représentera l’essentiel de l’expansion, bien que l’éolien produise davantage par unité installée. La Chine est attendue comme l’acteur principal, concentrant 66 % des ajouts mondiaux en solaire et 69 % en éolien.
Ce rythme soutenu a permis de dépasser les objectifs de croissance initialement fixés. Pour atteindre le triplement mondial de la capacité d’ici 2030, une hausse annuelle moyenne de 21 % entre 2023 et 2030 était requise. Le secteur ayant déjà progressé de 29 % par an en moyenne entre 2023 et 2025, les ajouts n’ont plus besoin d’augmenter que de 12 % par an sur la période restante.
Objectifs étatiques en décalage avec la réalité du marché
Malgré cette dynamique industrielle, les engagements nationaux demeurent limités. L’ensemble des objectifs étatiques actuels vise une simple multiplication par deux de la capacité d’ici 2030. Depuis 2022, la somme des objectifs mondiaux n’a progressé que de 8 %, atteignant 7 793 GW. Cette évolution est principalement due à la mise à jour des ambitions chinoises dans le cadre de sa contribution déterminée au niveau national (Nationally Determined Contribution, NDC) pour 2025, alors que l’objectif supposé des États-Unis a diminué.
Les prévisions actualisées de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montrent un écart de 15 % entre les capacités attendues et celles nécessaires pour atteindre le triplement. En revanche, le déficit en production est estimé à 28 %, en raison d’une sous-représentation des technologies à fort rendement comme l’éolien et l’hydroélectricité dans les nouvelles capacités installées.
Des signaux politiques peu alignés avec l’accélération du déploiement
À moins de cinq ans de l’échéance de 2030, l’écart entre les tendances du marché et les intentions politiques complique la planification énergétique à moyen terme. Les cibles officielles fixent le cap pour les opérateurs de réseau, les investisseurs et les industriels. Leur sous-dimensionnement actuel rend plus difficile la coordination des infrastructures et des ressources nécessaires à l’intégration des capacités supplémentaires.
Alors que les niveaux de déploiement progressent plus rapidement que prévu, le manque d’alignement entre les ambitions politiques et les dynamiques de terrain introduit des incertitudes pour les prochaines étapes de la transformation du système énergétique mondial.