Lukoil, deuxième plus grande compagnie pétrolière de Russie, fait face à de sérieuses perturbations dans ses activités internationales, à la suite des sanctions imposées récemment par les États-Unis et le Royaume-Uni. Ces mesures ciblent directement ses capacités opérationnelles, en limitant l’accès aux infrastructures, aux services financiers et au transport maritime dans plusieurs pays.
Arrêts de cargaisons en Irak et tensions commerciales
En Irak, l’entreprise publique State Organization for Marketing of Oil (Somo) a annulé trois chargements de pétrole brut issus de la production de Lukoil sur le champ de West Qurna-2, qui affiche une capacité de 480 000 barils par jour. Selon deux sources de marché, ces annulations sont directement liées aux sanctions, les cargaisons étant initialement prévues pour les 11, 18 et 26 novembre. Lukoil détient une participation de 75 % dans ce champ pétrolier, tandis que la société publique North Oil Company possède les parts restantes.
En Suisse, Litasco, filiale de négoce de Lukoil basée à Genève, rencontre des difficultés pour affréter des navires, les courtiers maritimes basés au Royaume-Uni refusant désormais toute collaboration. Deux sources proches de ses opérations ont indiqué que la société a commencé à licencier du personnel, conséquence directe des restrictions occidentales.
Menaces sur l’emploi en Finlande
En Finlande, près de 1 000 employés et opérateurs des stations-service Teboil, propriété de Lukoil, redoutent une suspension de leurs activités. Des représentants du secteur bancaire finlandais ont confirmé que les paiements destinés à Teboil ont commencé à être gelés, en anticipation de la date limite du 21 novembre fixée par le Trésor américain pour l’arrêt des transactions avec Lukoil. L’entreprise n’a pas commenté la situation.
Face à ces pressions croissantes, Lukoil a annoncé avoir accepté une offre d’acquisition de ses actifs étrangers par le négociant en matières premières Gunvor, sans en préciser les détails. Cette opération s’inscrit dans une stratégie de désengagement accéléré des marchés occidentaux à la suite des mesures de sanctions.