Hongrie : une compensation pour l’embargo sur le pétrole ?

La majorité des États membres de l'UE souhaitent instaurer un embargo sur le pétrole russe. L'État magyar affirme que son soutien à l'interdiction du pétrole russe par l'UE dépend de centaines de millions de dollars.

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La Hongrie monte les enchères dans les discussions sur les sanctions pétrolières de l’Union européenne. Le pays affirme qu’un accord est hors de portée tant que Bruxelles ne proposerait pas une solution mesurée en centaines de millions d’euros pour remplacer le pétrole russe dans l’économie hongroise.

La Hongrie demande des fonds en échange d’un embargo

Peter Szijjarto, le ministre des Affaires étrangères de Hongrie, déclare qu’il n’y avait toujours pas de proposition acceptable en vue. Il souligne également que les livraisons russes par oléoducs devraient être exemptées de tout embargo pétrolier. Il estime que les interdictions ne devraient s’appliquer qu’aux livraisons par voie maritime.

Cela profiterait au groupe hongrois MOL, qui réalise des bénéfices considérables, car ses raffineries utilisent l’Oural russe bon marché. La société a pu couvrir les pertes causées par le plafonnement des prix du carburant par le gouvernement hongrois. L’écart entre le prix de l’Oural et celui du Brent s’est creusé jusqu’à atteindre 34 à 35 dollars par baril.

Szijjarto souligne que son pays ne soutiendrait les sanctions pétrolières que si la Commission proposait une solution aux problèmes qu’elles créeraient pour la Hongrie.

« Nous attendons une telle proposition non seulement concernant la transformation de nos raffineries qui coûte des centaines de millions de dollars, non seulement concernant l’augmentation de la capacité de l’oléoduc croate qui coûterait plusieurs centaines de millions de dollars, mais aussi concernant l’avenir de l’économie hongroise. »

Un embargo sur le pétrole qui s’annonce difficile à mettre en place

La plupart des autres pays de l’UE sont favorables à l’interdiction du pétrole russe dans le cadre d’un nouveau sixième train de sanctions visant à punir Moscou de son invasion. Toutefois, une telle décision requiert l’unanimité des États membres de l’UE. La Hongrie est le pays le plus critique sur ces nouvelles mesures et certains autres États d’Europe centrale se sont également opposés à l’interdiction.

Szijjarto déclare que la seule façon de parvenir à un accord serait que l’interdiction ne s’applique qu’aux expéditions maritimes de pétrole. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, souligne que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour parvenir à un accord. Ainsi, elle organisera une discussion sur la coopération régionale en matière d’infrastructures pétrolières.

L’ambassadeur de Pologne auprès de l’UE déclare aux journalistes que les discussions avec la Hongrie sont difficiles. En cause, l’exemption pluriannuelle implique des questions de concurrence et d’égalité de statut des entreprises sur le marché commun.

Wojciech Kononczuk, directeur adjoint du Centre OSW pour les études orientales, un groupe de réflexion basé à Varsovie, déclare :

« MOL et le gouvernement jouent en tandem. Le jeu consiste à utiliser le pétrole russe plus longtemps, ce qui est beaucoup plus rentable compte tenu du différentiel. »

L’entreprise hongroise MOL, grande gagnante d’un accord ?

Le modèle économique en aval de MOL repose sur le brut russe expédié par l’oléoduc Druzhba. Celui-ci couvre environ 65 % des besoins en pétrole de l’État magyar. Le groupe estime qu’il faudrait au moins 2 à 4 ans et entre 500 et 700 millions de dollars pour convertir complètement ses deux raffineries en Slovaquie et en Hongrie au traitement alternatif du brut.

La société déclare à Reuters que :

« Les raffineries de MOL ont été construites pour traiter le brut REB (Russian Export Blend). Il est vrai que MOL peut transformer ses raffineries pour utiliser du brut alternatif. MOL a fait beaucoup jusqu’à présent pour traiter jusqu’à 35% de pétrole non russe. Pour faire plus, nous avons besoin de capacités supplémentaires, d’investissements technologiques et de temps d’essai. En ce moment, nous avons l’avantage des meilleurs prix de l’Oural, mais cela n’est pas valable pour toujours. »

L’apport de pétrole russe bon marché stimule les marges de raffinage de MOL. Mais également par un bond de ses marges pour le diesel et l’essence. Selon les données de MOL, sa marge de raffinage a atteint 33,7 dollars par baril en mars, contre 3,4 dollars en février. Toutefois, la firme n’a pas publié de données pour avril. Elle déclare que les marges actuelles ne représentent pas la rentabilité réelle de MOL.

Tamas Pletser, analyste du secteur pétrolier chez Erste Investment, souligne que l’embargo nuirait au modèle économique de MOL. Néanmoins, son exposition à l’oléoduc Druzhba constitue également une vulnérabilité. Selon Plester, si la Hongrie obtient les fonds de l’UE pour les investissements, c’est une situation gagnante. Surtout si les expéditions russes peuvent rester en place.

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