Les exportations de charbon des États-Unis ont atteint 46,8 millions de tonnes courtes (MMst) au premier semestre 2025, enregistrant une baisse de 11 % par rapport à la même période en 2024. Cette contraction résulte principalement d’un recul des livraisons vers la Chine et d’un contexte mondial marqué par une offre excédentaire et une demande affaiblie.
La Chine au cœur du repli des exportations américaines
Les exportations américaines vers la Chine ont chuté à 4,4 MMst, représentant 73 % de la baisse totale enregistrée. Elles comptent pour 76 % du recul des ventes de charbon métallurgique et 68 % de celui du charbon thermique. Ce repli s’explique par la décision de Pékin d’imposer, en février, un tarif additionnel de 15 % sur le charbon américain, suivie en avril d’un droit de douane réciproque de 34 %.
Dans le détail, les exportations de charbon thermique se sont établies à 22,5 MMst, soit une baisse de 10 % sur un an, tandis que celles de charbon métallurgique ont diminué de 13 %, à 24,2 MMst. L’impact cumulé de ces restrictions commerciales accentue la fragilité de la filière charbonnière américaine sur les marchés extérieurs.
Un marché mondial sous pression mais une demande intérieure soutenue
La faiblesse des prix internationaux du charbon, liée à une offre abondante et à une demande modérée, a pesé sur la compétitivité américaine. Cependant, la consommation intérieure a progressé dans le secteur de la production électrique, stimulée par une hausse des prix du gaz naturel et une demande accrue en énergie.
Cette résilience domestique a partiellement compensé la contraction des exportations, mais ne suffit pas à inverser la tendance d’un marché extérieur fragilisé par les tensions commerciales et la surcapacité mondiale.
Washington débloque $100mn pour relancer l’industrie charbonnière
Le 31 octobre, le Département de l’Énergie des États-Unis a annoncé un financement de $100mn pour la modernisation et la rénovation de centrales au charbon existantes. Ce programme s’ajoute à un investissement de $625mn dévoilé un mois plus tôt pour l’expansion de la production électrique à partir du charbon.
Les fonds seront répartis en trois volets : le développement de systèmes avancés de traitement des eaux usées, la conversion des centrales pour permettre un basculement du charbon vers le gaz, et la mise en œuvre de technologies de co-combustion charbon-gaz. L’objectif affiché est d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de prolonger la durée de vie des installations.
Une stratégie d’investissement public assumée
Chris Wright, secrétaire à l’Énergie des États-Unis, a déclaré que les précédentes administrations avaient contribué à la fermeture de centrales fiables, entraînant une hausse des coûts de l’électricité. Il a souligné que la politique actuelle vise à sécuriser un approvisionnement énergétique stable et abordable, notamment face à la demande croissante des centres de données et des industries à forte intensité énergétique.
Ces investissements illustrent la volonté de Washington d’utiliser l’investissement public comme levier pour soutenir la production nationale, en consolidant une filière en difficulté sur les marchés mondiaux mais jugée essentielle à la sécurité énergétique du pays.