TotalEnergies et Shell ont publié des résultats solides pour le troisième trimestre, malgré un contexte marqué par un recul significatif des prix du pétrole. La baisse des cours, d’environ 10 dollars par baril sur un an, n’a pas empêché les deux groupes d’afficher une hausse marquée de leurs bénéfices, grâce à une optimisation des volumes produits et à l’amélioration des marges, notamment dans le raffinage et les projets en amont.
Résilience opérationnelle et hausse des volumes
Le groupe français TotalEnergies a vu son bénéfice net progresser de 61% pour atteindre 3,7 milliards de dollars. Cette performance repose principalement sur une augmentation de plus de 4% de la production d’hydrocarbures et sur l’exploitation renforcée de ses capacités de raffinage en Europe. Le directeur général Patrick Pouyanné a mis en avant le rendement des nouveaux projets, jugés plus rentables que la moyenne du portefeuille existant.
Shell, de son côté, a enregistré un bénéfice net en hausse de 24% à 5,32 milliards de dollars, porté par une production élevée, notamment au large du Brésil. Les marges solides dégagées par l’activité en amont ont compensé l’effet baissier des prix, dans un contexte où la demande mondiale reste sous pression. La société britannique a également décidé d’abandonner un projet de biocarburants aux Pays-Bas, entamé en 2022, invoquant une rentabilité insuffisante.
Rachats d’actions et distributions aux actionnaires
Sur le plan financier, les deux entreprises ont renforcé leurs programmes de retour aux actionnaires. TotalEnergies a confirmé un programme de rachats d’actions pouvant aller jusqu’à 1,5 milliard de dollars, après avoir déjà procédé à 2,3 milliards de dollars de rachats durant le trimestre. Shell a lancé un nouveau plan de 3,5 milliards de dollars, en plus des 3,6 milliards de dollars de rachats déjà effectués, et a versé 2,1 milliards de dollars de dividendes.
L’environnement reste toutefois incertain. Sur les neuf premiers mois de l’année, les bénéfices cumulés sont en repli : -13% à 10 milliards de dollars pour TotalEnergies, -10% à 13,7 milliards pour Shell. Les perspectives à moyen terme incitent les deux groupes à ajuster leurs stratégies d’investissement et de réduction des coûts.
Révision des investissements et recentrage stratégique
TotalEnergies prévoit de réduire de 7,5 milliards de dollars ses investissements et charges opérationnelles entre 2026 et 2030, tout en maintenant une ambition de croissance de production. Shell a confirmé l’extension de son plan d’économies engagé au printemps, alignant ainsi sa stratégie sur un recentrage autour des actifs pétroliers et gaziers.
Si ces ajustements permettent aux deux majors de préserver leurs marges dans un environnement volatil, d’autres acteurs du secteur rencontrent plus de difficultés. Le groupe espagnol Repsol a vu son bénéfice net chuter de 34% sur les neuf premiers mois de l’année, à 1,18 milliard d’euros, impacté dès le premier semestre.
 
				 
				 
															 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								 
								