L’Agence fédérale allemande des réseaux (Bundesnetzagentur) prévoit d’apporter des ajustements significatifs à la régulation des revenus des opérateurs d’infrastructures énergétiques, dans le cadre d’une réforme couvrant la période 2028 à 2033. Selon des documents préliminaires consultés, cette réforme viserait à rendre les investissements plus attractifs pour les exploitants tout en maîtrisant les coûts supportés par les consommateurs.
Des assouplissements ciblés sur les coûts et la dette
La réforme, baptisée NEST (Netze.Effizient.Sicher.Transformiert), accorderait plus de flexibilité aux gestionnaires de réseaux concernant l’évolution de leurs charges d’exploitation. Elle introduirait également une comptabilisation plus souple des intérêts sur le capital emprunté. Les exigences d’efficacité, auparavant jugées strictes par les opérateurs, devraient également être atténuées.
L’objectif affiché est d’équilibrer les impératifs d’attractivité pour les investisseurs avec le maintien de tarifs accessibles pour les usagers. Le président de la Bundesnetzagentur a indiqué que le cadre révisé visait à « créer un environnement propice à l’investissement en limitant les coûts au strict nécessaire ».
Un enjeu d’équilibre entre transition et rentabilité
Les opérateurs de réseaux électriques, dont Amprion, ont exprimé leur inquiétude quant à la faiblesse des rendements autorisés sur les fonds propres, qu’ils estiment insuffisants pour couvrir les besoins croissants liés à l’expansion des infrastructures. Cette dernière est rendue indispensable par l’essor de la demande électrique, alimentée par la numérisation, les centres de données et l’électrification des usages résidentiels et industriels.
Du côté des réseaux gaziers, le défi est différent mais tout aussi pressant. La baisse progressive de la consommation de gaz naturel réduit la base de clients existants, alors même que les opérateurs doivent investir dans des infrastructures compatibles avec l’hydrogène pour rester pertinents dans les années à venir.
Application différée entre l’électricité et le gaz
Le calendrier de mise en œuvre prévoit une entrée en vigueur de la réforme pour les réseaux de gaz à partir de 2028, suivie par les réseaux électriques en 2029. Cette séquence reflète les spécificités techniques et économiques propres à chaque type d’infrastructure.
La révision du cadre réglementaire intervient dans un contexte de montée en puissance des investissements dans les infrastructures énergétiques à long terme. Le contenu final de la réforme NEST devrait être arrêté d’ici la fin de l’année, une échéance suivie de près par les acteurs du marché et les investisseurs institutionnels.