Le Ghana pourrait générer jusqu’à 16 milliards $ de recettes issues de son secteur pétrolier au cours de la prochaine décennie, selon une estimation publiée par le cabinet Deloitte. Cette projection repose sur la valeur cumulée des exportations de brut et reflète le poids stratégique de l’industrie pour l’économie ghanéenne, dans un contexte de diversification des recettes extérieures.
La production chute pour la sixième année consécutive
Le potentiel annoncé contraste avec les données actuelles de production. Entre 2019 et 2024, les volumes extraits sont passés de 71,4 millions à 48,2 millions de barils, selon la Petroleum Commission. Au premier semestre 2025, la baisse s’est poursuivie avec un recul de 26 % en glissement annuel. Ce repli prolongé alimente les préoccupations concernant la pérennité du secteur à moyen terme.
Absence de nouvelles licences depuis 2018
Aucun contrat d’exploration n’a été signé depuis 2018, réduisant les perspectives de découvertes de nouveaux gisements. Cette situation contraste avec les stratégies de pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui ont réactivé leurs cycles d’octroi de licences pétrolières et gazières pour attirer de nouveaux investisseurs.
Facteurs structurels et défis financiers
Dans son rapport annuel 2024, le Public Interest and Accountability Committee (PIAC) cite le manque d’investissement dans l’exploration et le vieillissement des gisements comme causes principales de ce ralentissement. Deloitte identifie en complément plusieurs freins structurels, dont l’accès restreint au financement pour les acteurs locaux, des coûts d’exploitation élevés, des contraintes réglementaires persistantes et des infrastructures limitées.
Une relance attendue par de nouveaux capitaux
Lors de la conférence Africa Oil Week tenue à Accra du 15 au 18 septembre, le ministre de l’Énergie et de la Transition verte, John Abdulai Jinapor, a annoncé l’arrivée prochaine de plus de 3,5 milliards $ d’investissements dans l’amont pétrolier. Ces financements sont présentés comme essentiels pour redynamiser l’activité d’exploration et stabiliser la production, dans un contexte où les revenus pétroliers restent une source budgétaire majeure.