La compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach a recommencé ses activités de forage dans le bassin de Ghadamès, situé dans l’ouest de la Libye, près de la frontière avec l’Algérie. Ce redémarrage intervient après plus de dix ans d’interruption due à l’instabilité sécuritaire dans la région. Les travaux ont repris à la mi-octobre sur la zone contractuelle 95/96, selon un communiqué publié par la National Oil Corporation (NOC), l’entreprise publique libyenne du secteur.
Reprise stratégique dans un bassin à fort potentiel
Le puits d’exploration relancé par Sonatrach est localisé à une centaine de kilomètres du champ de Wafa. La société prévoit un forage jusqu’à une profondeur de 8 440 pieds. Cette opération s’inscrit dans une série d’initiatives récentes prises dans le cadre du programme de redéploiement des capacités énergétiques nationales, porté par les autorités basées à Tripoli.
En 2013, une découverte commerciale avait été annoncée par le ministère libyen du Pétrole et du Gaz sur ce même bloc opéré par Sonatrach. Les estimations préliminaires indiquaient un potentiel de production de 8 200 barils de brut par jour, accompagnés de 1 700 mètres cubes de gaz naturel. Ces résultats avaient été interrompus par la suspension des opérations au printemps 2014.
Un secteur libyen en phase de redéploiement
Depuis début 2025, le gouvernement d’union nationale a lancé un plan de relance du secteur pétrolier estimé entre $3bn et $4bn. Cette stratégie inclut le retour d’acteurs étrangers, à l’image du groupe italien Eni qui a redémarré des travaux d’exploration offshore au large de la Libye.
Parallèlement, des consultations ont été engagées avec plusieurs compagnies majeures, telles qu’ExxonMobil et Chevron, pour le développement de nouveaux blocs et la modernisation de champs existants. La Libye a également lancé en avril un appel d’offres pétrolier, le premier depuis 17 ans, destiné à attirer de nouveaux investisseurs internationaux.
Un environnement toujours fragmenté
Malgré ces initiatives, la situation politique du pays demeure divisée, avec deux gouvernements concurrents. L’un est installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, tandis que l’autre opère depuis Benghazi, soutenu par le général Khalifa Haftar. Cette fragmentation continue de peser sur les perspectives à long terme du secteur.
Avec environ 48 milliards de barils de réserves prouvées, la Libye reste l’un des principaux producteurs potentiels du continent africain. La remise en activité des projets interrompus pourrait contribuer à stabiliser l’offre régionale, à condition que les conditions de sécurité et de gouvernance restent maîtrisées.