Le gouvernement britannique prévoit la création de 400 000 emplois supplémentaires dans le secteur de l’énergie propre d’ici 2030, portant le total à 860 000. Cette initiative est soutenue par un plan de développement national dévoilé le 19 octobre, destiné à former des travailleurs qualifiés pour 31 métiers prioritaires. Les investissements privés dans ce secteur ont déjà atteint plus de £50 milliards ($61.04bn) depuis juillet 2024, dynamisant l’ensemble du territoire, des régions côtières aux centres industriels.
Une réponse industrielle à la demande en compétences
Pour la première fois, des estimations officielles du besoin en main-d’œuvre ont été publiées, visant à structurer les efforts des entreprises, collectivités et établissements d’enseignement. Cinq nouveaux collèges techniques d’excellence seront créés, accompagnés de projets pilotes dans plusieurs régions, dont le Pembrokeshire et le Cheshire. En parallèle, un programme national coordonne la reconversion de travailleurs issus des secteurs pétrolier et gazier, financé à hauteur de £20 millions ($24.41mn) par les gouvernements britannique et écossais.
Le plan intègre également des mesures contractuelles contraignantes pour les entreprises bénéficiant de subventions publiques. Une charte de bonnes pratiques dans l’éolien offshore et un dispositif de critères sociaux dans les appels d’offres ont été introduits pour garantir des conditions de travail standards. Le gouvernement entend aussi étendre les protections légales à l’ensemble des travailleurs du secteur énergétique opérant au-delà des eaux territoriales du Royaume-Uni.
Un ancrage territorial et une revalorisation des salaires
La stratégie vise à ancrer les opportunités d’emploi localement, notamment dans les régions post-industrielles. La centrale nucléaire Sizewell C mobilisera jusqu’à 10 000 postes en phase de construction, tandis que les projets de captage et stockage de carbone Acorn et Viking généreront environ 35 000 emplois. Dans le Nord-Ouest et le Yorkshire, près de 60 000 personnes devraient travailler dans le secteur énergétique d’ici la fin de la décennie.
Les salaires dans les métiers de l’énergie propre sont supérieurs à la moyenne nationale, atteignant souvent plus de £50 000 ($61 045) par an contre une moyenne de £37 000 ($45 972). Le plan vise également à attirer des publics spécifiques, tels que les jeunes sans diplôme, les anciens militaires ou les personnes en reconversion. Des passerelles de compétences sont mises en place à travers un « passeport énergétique » pour faciliter les transitions vers des secteurs en forte demande comme le nucléaire et les réseaux électriques.
Des investissements structurants dans les projets énergétiques
Les projets soutenant cette montée en charge incluent des investissements majeurs dans les infrastructures de production et de stockage. Iberdrola, via ScottishPower, a doublé son plan d’investissement au Royaume-Uni à £24 milliards ($29.3bn) entre 2024 et 2028. EDF, Centrica, Rolls Royce et Octopus Energy comptent parmi les groupes impliqués dans des projets nucléaires, solaires, hydrogènes ou éoliens.
Des interconnexions stratégiques avec l’Irlande, l’Allemagne et l’Écosse ont également reçu l’approbation des régulateurs. Le projet Eastern Green Link 2, soutenu par National Grid, représente à lui seul une enveloppe de £4.3 milliards ($5.25bn). À Teesside, SeAH Wind a investi £225 millions ($274.7mn) pour développer la production de composants pour l’éolien offshore, avec le soutien d’UK Export Finance.