Deux projets majeurs de captage et stockage du carbone (CSC) au Royaume-Uni ont finalisé leurs contrats et s’apprêtent à entrer en phase de construction. Situés respectivement à Padeswood, au Pays de Galles, et à Ellesmere Port, dans le nord-ouest de l’Angleterre, ces installations permettront la capture annuelle combinée de 1.2 million de tonnes de dioxyde de carbone.
Des partenariats industriels consolidés
Le site de Padeswood, opéré par Heidelberg Materials UK, sera la première cimenterie équipée de CSC à l’échelle industrielle dans le pays. Il vise la capture d’environ 800 000 tonnes de CO2 par an. Le second projet, mené par Encyclis, concerne une unité de valorisation énergétique des déchets sur le site de Protos, et représente l’une des premières installations de ce type dans le monde à intégrer le captage du carbone à grande échelle. Les deux projets sont désormais liés contractuellement à la Low Carbon Contracts Company, organisme chargé d’encadrer les engagements financiers publics dans le secteur.
Une infrastructure commune via le réseau HyNet
Les deux projets seront connectés au réseau de transport et de stockage du CO2 de Liverpool Bay, opéré par Eni et intégré au cluster industriel HyNet. Ce réseau, composé d’infrastructures neuves et reconverties, permettra d’acheminer le CO2 capté vers des sites de stockage géologique sous-marins. HyNet, soutenu par le gouvernement britannique depuis avril, ambitionne de structurer une chaîne complète de valeur autour du CSC pour les industries lourdes régionales.
Effets d’entraînement sur les filières locales
L’initiative gouvernementale prévoit la création directe de 500 emplois spécialisés, répartis entre les deux sites. Selon les données du réseau HyNet, l’ensemble du cluster devrait générer jusqu’à 2 800 emplois à terme. Les secteurs du ciment et du traitement des déchets, réputés difficilement décarbonables, disposeront ainsi d’une solution technologique leur permettant de se maintenir tout en réduisant leurs émissions.
Positionnement stratégique et transfert de savoir-faire
En intégrant ces projets dans sa stratégie industrielle, le Royaume-Uni cherche à se positionner sur les marchés mondiaux du captage du carbone. Les technologies déployées pourraient être exportées, générant des retombées économiques pour l’ensemble de la chaîne industrielle britannique. L’implication de groupes comme Heidelberg Materials et Encyclis laisse entrevoir un potentiel de duplication du modèle sur d’autres sites industriels à haute intensité carbone.