Le groupe émirati AMEA Power a confirmé l’avancement significatif de sa centrale solaire de Kairouan, en Tunisie, dont le taux d’achèvement a atteint 82 %. Le projet, lancé en mai 2024, doit permettre d’injecter 222 GWh d’électricité par an dans le réseau national, une capacité équivalente à la consommation de 43 000 foyers. La centrale, construite sous un modèle « Build-Own-Operate », est portée par la filiale locale Kairouan Solar Plant.
Un financement structuré par des institutions multilatérales
Le chantier bénéficie d’un financement de 86 millions USD, assuré par la Société financière internationale (International Finance Corporation, IFC) et la Banque africaine de développement (BAD). L’infrastructure repose sur un contrat d’achat d’électricité de 20 ans conclu avec la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), assurant ainsi l’intégration de la production dans le système électrique national.
La mise en service commerciale est prévue avant la fin de l’année. La production attendue permettra d’éviter l’émission de 117 000 tonnes de dioxyde de carbone par an, dans un pays où la sécurité énergétique reste un enjeu structurel pour le gouvernement et les investisseurs.
Un second projet de 200 MW à Tataouine en préparation
En parallèle, AMEA Power poursuit son implantation en Tunisie avec un second projet photovoltaïque de 200 MW situé à Tataouine. Les contrats y afférents ont été signés en mai 2024. Cette installation devrait générer environ 552 000 MWh par an, et couvrir les besoins de plus de 102 000 ménages.
La centrale de Tataouine, qui doit permettre d’éviter près de 280 800 tonnes de CO₂ par an, s’inscrit dans un programme national visant à renforcer la production indépendante d’électricité. Les autorités tunisiennes ambitionnent d’atteindre 35 % de sources renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030, avec un objectif de 8530 MW de capacités installées.
Un marché en mutation pour les opérateurs privés
Les projets d’AMEA Power traduisent la volonté croissante de la Tunisie d’attirer les investissements étrangers dans le secteur énergétique. La stratégie nationale prévoit une réduction de 46 % des émissions liées à l’énergie à l’horizon 2035, tout en maintenant l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
Dans ce contexte, les partenariats avec des acteurs privés offrent un levier de diversification du mix énergétique et une réponse aux contraintes d’approvisionnement, notamment dans les zones intérieures. La progression rapide du chantier de Kairouan reflète l’importance accordée à la stabilité contractuelle et à l’accès au financement dans la concrétisation des infrastructures à grande échelle.