Huit compagnies pétrolières internationales opérant dans la région autonome du Kurdistan irakien ont conclu un accord de principe avec le gouvernement fédéral d’Irak et l’administration régionale kurde, permettant une reprise imminente des exportations de pétrole brut. Le document, communiqué par les entreprises impliquées, prévoit une mise en œuvre dans les jours à venir, conditionnant le redémarrage de la production à la signature définitive des parties prenantes.
Vers la réactivation du flux de 230 000 barils par jour
L’accord intervient après plus de deux ans d’interruption des exportations via l’oléoduc reliant le nord de l’Irak au port turc de Ceyhan. Ce blocage, en vigueur depuis mars 2023, avait entraîné l’arrêt de l’acheminement d’environ 230 000 barils par jour, affectant significativement les revenus des opérateurs internationaux ainsi que les finances des autorités locales.
Parmi les signataires figurent plusieurs groupes majeurs présents dans la région, à l’exception notable de DNO ASA, basée en Norvège, et de son partenaire britannique Genel Energy, qui n’ont pas encore validé l’accord, selon une source directe ayant connaissance des négociations. Les deux sociétés n’ont pas répondu aux sollicitations concernant leur position actuelle.
Des intérêts économiques en jeu pour Bagdad et Erbil
La reprise des exportations constitue un enjeu économique majeur pour le gouvernement fédéral de Bagdad comme pour l’administration kurde à Erbil. L’oléoduc en question représente une voie stratégique pour l’exportation du brut kurde vers les marchés internationaux, notamment via la Méditerranée orientale. La suspension prolongée avait alimenté les tensions entre les deux entités, affectant également les revenus des compagnies étrangères engagées sur le terrain.
La relance du flux pourrait également contribuer à restaurer la confiance des investisseurs dans la région du Kurdistan, alors que les différends politiques et juridiques avaient paralysé plusieurs projets énergétiques depuis le printemps 2023. Aucun calendrier précis n’a été communiqué, mais les opérateurs ayant signé l’accord anticipent une reprise progressive des opérations dans les jours à venir.
Un redémarrage sous conditions de mise en œuvre
La mise en œuvre de l’accord reste conditionnée à la validation juridique des autorités irakiennes et kurdes, ainsi qu’à la coordination logistique avec les opérateurs de l’oléoduc côté turc. Les termes du protocole prévoient également des engagements financiers et contractuels concernant les paiements en attente et la gestion des volumes à exporter.
Selon les entreprises concernées, cet accord représente une étape vers une stabilité opérationnelle dans une région marquée par une forte volatilité énergétique. La capacité à maintenir ce redémarrage dépendra toutefois de la coopération technique entre les parties et du respect des engagements contractuels dans les semaines suivantes.