Urbasolar, producteur indépendant d’électricité solaire, a inauguré un parc photovoltaïque de 10 mégawatts-crête (MWc) sur une ancienne emprise militaire à Amilly, dans le département du Loiret. Le site, inactif depuis 2004, a accueilli jusqu’à l’an dernier un centre de ravitaillement des essences appartenant au Ministère des Armées. L’infrastructure, construite en douze mois, est le premier projet photovoltaïque achevé dans le cadre du programme gouvernemental « Place au soleil », lancé en 2020 pour valoriser le foncier militaire inutilisé.
Occupant une surface de neuf hectares, la centrale compte 17 300 modules solaires et injecte désormais de l’électricité dans le réseau. Elle est dimensionnée pour une production annuelle estimée à 11 900 mégawattheures (MWh), ce qui correspond à la consommation électrique moyenne de 5 520 habitants.
Valorisation de foncier militaire et exploitation à long terme
Le projet est le fruit d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par le Ministère des Armées pour convertir ses terrains inoccupés en zones de production d’énergie renouvelable. Urbasolar a été désigné lauréat pour la réalisation, l’exploitation et la maintenance du parc solaire d’Amilly, qui marque une première concrétisation dans ce programme de reconversion.
La Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement (DTIE), chargée de la gestion du foncier de la Défense, a supervisé l’accompagnement institutionnel du projet. Le site a été sélectionné en raison de ses caractéristiques topographiques et de sa situation hors zones urbanisées. Une analyse préalable a permis d’évaluer les risques techniques liés à l’usage antérieur du site pour le stockage de carburant militaire.
Gestion des contraintes environnementales et adaptation du site
Avant la construction, une Analyse des Risques Résiduels a été réalisée afin d’écarter tout risque de pollution ou d’instabilité du sol. Cette étape a permis d’autoriser le déploiement d’un parc solaire au sol sans impact sur la sécurité du terrain ni sur son environnement immédiat.
Une zone humide identifiée au sud-ouest du site a été exclue du périmètre d’installation pour éviter toute altération de la biodiversité locale. L’espacement entre les panneaux a été élargi afin de réduire les effets d’ombrage et permettre à la végétation et à la faune de se maintenir. Ces mesures visent à assurer la compatibilité entre l’infrastructure énergétique et la réhabilitation écologique du terrain.
Une centrale raccordée et fonctionnelle
La centrale est désormais opérationnelle et raccordée au réseau électrique. Urbasolar, qui en assure l’exploitation, prévoit une production stable destinée à l’alimentation en base. Aucune solution de stockage n’a été déployée sur le site, les volumes produits étant intégralement injectés.
Ce parc constitue un précédent pour d’autres sites militaires en attente de reconversion. Le modèle mis en œuvre à Amilly pourrait ainsi être répliqué sur d’autres friches disponibles, en fonction des résultats techniques et économiques observés dans les prochaines années.