La Commission européenne a proposé un 19e paquet de sanctions ciblant directement les circuits d’exportation pétrolière de la Russie, incluant un gel total des transactions avec Rosneft et Gazprom Neft. La mesure inclut également 118 nouveaux navires dits « fantômes » soupçonnés de contourner le plafonnement des prix du pétrole, portant le nombre total de navires répertoriés à 560. Ces ajouts interviennent dans un contexte de durcissement des mécanismes d’application des règles existantes, en particulier celles relatives à la réassurance des navires listés.
Pression accrue sur les partenaires commerciaux tiers
Le paquet comprend une interdiction de transaction complète visant les groupes énergétiques russes Rosneft et Gazprom Neft, qui étaient jusqu’ici soumis à des restrictions partielles. En 2025, les deux sociétés ont acheminé environ 2 millions de barils par jour depuis les ports russes, selon des données maritimes. Ces mesures s’étendent aux sociétés basées en dehors de l’Union européenne, avec une attention particulière portée à la Chine, second importateur mondial de pétrole russe.
Des entités ayant précédemment échappé aux sanctions, comme la raffinerie de Vadinar en Inde exploitée par Nayara Energy, ou certaines sociétés en Turquie et en Chine, avaient déjà été visées dans les précédents paquets. Le nouveau texte réaffirme la volonté de Bruxelles d’appliquer les sanctions de manière extraterritoriale lorsqu’elles concernent des acteurs facilitant le commerce de pétrole russe.
Effets sur la production et les exportations russes
Rosneft, Gazprom Neft et Gazprom exploitent ensemble 20 raffineries en Russie avec une capacité combinée avoisinant les 3 millions de barils par jour. Les sanctions, couplées aux attaques de drones ukrainiens et aux contraintes budgétaires militaires, ont entraîné des interruptions temporaires dans plusieurs sites de production.
D’après les données de Commodities at Sea (CAS), les exportations de produits raffinés russes ont diminué de près de 10% en août par rapport au mois précédent, atteignant 1.2 million de barils par jour. Les analystes prévoient une nouvelle baisse pour septembre, accentuant les tensions sur l’ensemble du système logistique.
Renforcement du plafonnement des prix
Le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe, introduit en 2022, a été ajusté à la baisse début septembre. La Commission européenne a parallèlement renforcé le suivi des navires et des opérations suspectes. La mise à jour comprend l’ajout de 118 tankers soupçonnés de transporter du pétrole russe au-delà du seuil autorisé, accompagnée d’un gel des garanties de réassurance pour ces navires.
Selon les estimations les plus récentes, le pétrole russe de qualité Urals s’échangeait à un différentiel de $11.20 sous le Brent daté le 18 septembre, soit son écart le plus faible depuis le début de l’invasion en 2022.