L’Iran a annulé la présentation d’un projet de résolution lors de l’assemblée générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), accusant les États-Unis d’avoir exercé des pressions financières et diplomatiques sur plusieurs pays membres. Le texte appelait à l’interdiction des attaques contre les installations nucléaires, dans un contexte marqué par des frappes ciblées sur des sites iraniens en juin.
Des pays incités à repousser leur soutien
Soutenu par la Chine, la Russie, le Bélarus, le Nicaragua, le Venezuela et le Zimbabwe, le texte a été formellement retiré jeudi soir. Des diplomates ont rapporté que des pays membres de l’agence avaient été incités à ne pas appuyer la résolution, sous peine de voir suspendus certains financements. Selon des sources proches des négociations, les États-Unis auraient laissé entendre qu’ils réduiraient leur contribution volontaire au budget de l’AIEA si le texte était adopté.
Une résolution condamnait les frappes de juin
Le document comportait un paragraphe condamnant les frappes de juin menées contre les installations nucléaires iraniennes, qualifiées de « violations évidentes du droit international ». Il affirmait que tous les États devaient s’abstenir de toute attaque ou menace visant des infrastructures nucléaires civiles à l’étranger. L’Iran avait interrompu sa coopération avec l’AIEA à la suite de ces événements, notamment en bloquant l’accès à plusieurs de ses sites nucléaires et militaires.
Reprise limitée des inspections techniques
Un accord a été signé le 9 septembre au Caire pour permettre un retour progressif des inspecteurs, sans que les inspections aient effectivement repris. Seule exception : une mission technique autorisée fin août à Bouchehr, la principale centrale nucléaire du pays, pour remplacer le combustible. Aucun accès n’a été accordé aux sites endommagés par les frappes, dont l’étendue reste inconnue. Une loi votée en juillet par le Parlement iranien interdit toute coopération avec l’agence onusienne en dehors d’un cadre strictement défini.
Risque de rétablissement des sanctions de l’ONU
Les tensions diplomatiques se poursuivent alors que les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la France ont exigé des engagements concrets de l’Iran sur son programme nucléaire. Faute de progrès, des sanctions de l’Organisation des Nations unies (ONU) pourraient être réactivées dans un délai de dix jours.
Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré avoir présenté une proposition « équitable et équilibrée » aux puissances européennes pour éviter cette issue. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit rendre sa décision dans les prochains jours, à la veille du sommet annuel de l’organisation.