L’Ouganda devrait enregistrer les plus importantes nouvelles capacités de stockage pétrolier sur le continent africain d’ici 2030, selon les données publiées par la société de recherche GlobalData. Cette dynamique repose sur des investissements majeurs liés au développement de l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (EACOP) et de la raffinerie de Hoima, nécessaires pour exploiter commercialement les champs Tilenga et Kingfisher, dont la mise en production est attendue en 2026.
Des investissements portés par la structure de l’EACOP
Le projet EACOP, évalué à environ $5bn, prévoit l’installation d’un terminal maritime à Tanga en Tanzanie. Ce site comprendra quatre réservoirs chauffés de 500 000 barils chacun, permettant de maintenir le brut cireux à une température supérieure à 63 °C. L’ensemble représente environ neuf jours de production combinée à plein régime des deux champs, estimée à 230 000 barils par jour.
Déploiement d’un réseau de stockage national
À l’intérieur du pays, le gouvernement ougandais prévoit d’augmenter significativement ses capacités de stockage. Le terminal actuel de Jinja peut contenir 30 millions de litres, soit environ 188 000 barils, tandis qu’un nouveau site à Kampala visera 320 millions de litres, soit près de 2 millions de barils. Ces volumes sont destinés à stabiliser les flux vers la raffinerie de Hoima et les points d’exportation.
Impact financier attendu des infrastructures
Le stockage représente un élément central dans la chaîne de valeur pétrolière de l’Ouganda. En assurant la continuité logistique entre production, raffinage et exportation, ces installations conditionnent la génération de revenus pétroliers. Les autorités estiment les recettes annuelles potentielles à $2.5bn une fois la production stabilisée, ce qui renforcera significativement les flux financiers entrants dans le pays.
Une rivalité régionale sur fond d’infrastructures
Face aux hubs pétroliers déjà établis de Mombasa au Kenya et de Dar es Salaam en Tanzanie, l’Ouganda cherche à renforcer son rôle stratégique dans le commerce régional d’hydrocarbures. Les investissements en stockage apparaissent ainsi comme un levier pour attirer des partenaires commerciaux et sécuriser des financements internationaux dans un environnement énergétique de plus en plus concurrentiel.