Le président de la République de Finlande, Alexander Stubb, a déclaré que les achats de pétrole et de gaz russes par la Hongrie et la Slovaquie soutenaient indirectement l’effort militaire de la Russie en Ukraine. Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au cours d’une visite officielle en Ukraine. Les deux dirigeants ont affirmé partager une préoccupation commune concernant la poursuite des flux énergétiques entre certains États membres de l’Union européenne et la Russie.
Les exemptions en vigueur divisent au sein de l’Union européenne
En réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a imposé en 2022 une interdiction quasi totale sur les importations de pétrole russe. Toutefois, des exemptions ont été accordées à certains pays enclavés, dont la Hongrie et la Slovaquie, qui continuent à recevoir du pétrole brut via l’oléoduc Droujba. Cet oléoduc a été visé à plusieurs reprises par des frappes ukrainiennes récentes, sans interruption durable de son activité.
Les achats d’énergie russe par ces deux pays sont devenus un point de friction entre les États membres. La Finlande, qui a cessé ses importations de gaz russe depuis 2022, soutient une ligne dure visant à couper toutes les sources de financement du budget russe liées aux exportations énergétiques.
Pressions diplomatiques et prochaines mesures européennes
Volodymyr Zelensky a publiquement exhorté le Premier ministre slovaque Robert Fico à mettre fin à ses contrats avec les fournisseurs russes. En contrepartie, il a proposé une coopération bilatérale pour l’approvisionnement en énergie fossile. La Slovaquie n’a pas officiellement répondu à cette proposition.
Dans le même temps, la France et l’Allemagne ont proposé d’inclure des mesures additionnelles sur le pétrole dans le prochain train de sanctions européennes en cours de discussion. Ce 19e paquet viserait notamment à restreindre davantage les exportations russes de pétrole brut transitant par des voies terrestres.
Reconfiguration des circuits d’exportation russes
Face aux restrictions européennes, la Russie a redirigé une partie de ses exportations vers des marchés alternatifs, notamment l’Inde, la Chine et la Turquie. Malgré les sanctions, elle continue également de fournir du gaz naturel liquéfié (GNL) à plusieurs pays de l’Union européenne, dont la France.
Le président finlandais a insisté sur la nécessité d’une cohérence stratégique au sein de l’UE en matière d’approvisionnement énergétique. Selon lui, les divergences entre États membres sur les achats d’énergie russe affaiblissent l’impact des mesures économiques adoptées contre Moscou.